11 Décembre 2025
Par Sabrina Osborne, conseillère aux communications à l’AEFO
La tournée de consultations Nos négos, ma voix, qui s’est déroulée aux quatre coins de la province en octobre dernier, a permis à l’équipe de négociation de rencontrer plusieurs membres du personnel enseignant partout en province afin d’écouter leurs priorités, leurs préoccupations et leurs idées en vue des prochaines négociations collectives.
Cette initiative visait à instaurer un dialogue ouvert et constructif, essentiel pour préparer des revendications solides et représentatives. Avec l’échéance des conventions collectives fixée au 31 août 2026, ces échanges constituent une étape déterminante pour préparer des négociations qui reflètent la réalité des membres.
« Cette tournée était essentielle pour entendre la voix de nos membres et bâtir des négociations qui reflètent leurs réalités. Elle nous a permis de prendre le pouls du terrain et de constater, réellement, les expériences vécues dans nos écoles. Il s’agit là de la première étape vers une force collective qui fera toute la différence en 2026 », souligne Gabrielle Lemieux, présidente de l’AEFO.
Nous avons discuté avec Darling Alexandre (Unité 64), Heather Roberts (Unité 61) ainsi que Fabien Provost (Unité 65), qui nous ont fait part de leurs réflexions sur la tournée Nos négos, ma voix, les enjeux soulevés et leurs souhaits pour les prochaines négociations collectives de 2026.

Rencontre de Timmins.
Darling Alexandre : J’avais beaucoup de questions, et la meilleure façon d’obtenir des réponses et des informations fiables, c’est de participer. C’était super intéressant, et ça m’a donné le sentiment d’être utile.
Heather Roberts : J’ai beaucoup d’opinions sur cette profession et un bagage d’expériences comme enseignante. Trop souvent, on exprime nos frustrations entre collègues, mais pas aux bonnes personnes, là où ça peut vraiment faire une différence. J’ai donc décidé de saisir l’occasion pour faire entendre ma voix. Pour moi, il faut être dans la bonne salle, avec les bonnes personnes, si on veut que les choses changent.
Fabien Provost : Cette année, j’ai commencé à m’impliquer au sein du comité directeur de mon unité. Pour moi, participer à la tournée, c’était une occasion de m’engager davantage et de faire entendre la voix des membres, surtout en région. Il est essentiel que l’AEFO tende l’oreille à toutes ces voix, pour que nos négociations reflètent vraiment la diversité de nos contextes.

À gauche : Gabrielle Lemieux, présidente de l’AEFO, lors de la rencontre à St-Isidore; à droite : Darling Alexandre, membre de l’Unité 64, lors de la rencontre à Toronto.
Fabien Provost : Le thème le plus marquant, c’est la complexité de la salle de classe : des élèves avec des PEI, des comportements violents, des niveaux et styles d’apprentissage très variés. Et pour ma part, j’ai voulu porter la voix des jeunes, de la relève, car les défis du début de carrière sont parfois oubliés.
Darling Alexandre : On a beaucoup parlé de bienveillance : apprendre à être bienveillante ou bienveillant envers soi-même pour pouvoir l’être envers les autres. Mais pour moi, le point le plus important, c’est l’uniformisation des conditions de travail entre les conseils scolaires francophones afin de faire reconnaître notre expérience et nos acquis.
Heather Roberts : Dans ma région, la violence dans les écoles est un enjeu qui prend de l’ampleur et qui préoccupe énormément les membres. On a aussi beaucoup discuté de la surcharge de travail et de la complexité des classes : des groupes trop nombreux, souvent composés d’élèves ayant des plans d’enseignement individualisé (PEI), mais sans le soutien nécessaire pour répondre à tous ces besoins.
Heather Roberts : Je souhaite que la complexité des classes soit enfin abordée. Même si la réduction du nombre d’élèves semble peu probable, il est essentiel que le public comprenne la réalité : manque de soutien, classes surchargées, exigences accrues.
Fabien Provost : J’espère que les prochaines négociations reconnaîtront les différences entre niveaux scolaires et régions. Chaque réalité mérite d’être prise en compte, sans généralisation. Il faudrait aussi revoir les échelons salariaux pour rendre la profession plus attrayante et favoriser la rétention des nouveaux enseignants et enseignantes.
Darling Alexandre : Je souhaite qu’on conserve nos acquis, nos droits, nos congés et notre reconnaissance. J’aimerais voir une uniformisation, une reconnaissance réelle de notre travail, et que la société nous valorise. Il y a beaucoup de belles choses dans notre profession, et il faut que ça se reflète dans les négociations.

À gauche : Fabien Provost, membre de l’Unité 65, lors de la rencontre à St-Isidore; à droite : membres des unités 57 et 61, lors de la rencontre à Sudbury.
La tournée de consultations a permis à l’AEFO de recueillir une multitude de témoignages et de mettre en lumière la diversité des réalités vécues dans nos écoles. Ces échanges ont constitué une première étape essentielle pour bâtir des revendications solides et représentatives en vue des prochaines négociations collectives.
Mais le dialogue ne s’arrête pas là. Depuis le 1er décembre, le sondage provincial Nos négos, ma voix est en cours, jusqu’au 14 décembre. Il s’agit d’une occasion unique pour chaque membre de faire entendre sa voix et d’exprimer ses priorités en vue des prochaines négociations collectives de 2026.
Membres du personnel enseignant de l’AEFO, le sondage provincial vous a été envoyé le 1er décembre à votre adresse courriel personnelle. Si vous ne l’avez pas reçu, communiquez avec votre présidence d’unité ou avec aefo@aefo.on.ca.