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Le droit de refuser de travailler s’il y a risque de violence

Par l’équipe de l’AEFO

Pour beaucoup trop de membres du personnel en éducation, la violence dans les lieux de travail est devenue une réalité quotidienne. Coups, menaces, agressions physiques ou verbales… Ce qui choquait autrefois est maintenant courant et même banalisé dans plusieurs établissements du pays, y compris dans les milieux scolaires franco-ontariens.

Ces actes ne sont ni rares ni sans répercussions. Ils menacent la sécurité de toutes et de tous et ont un véritable coût humain. Stress, épuisement, absences répétées… À ces conséquences déjà très graves, il faut ajouter les départs prématurés. Des membres du personnel en éducation, autrefois des personnes passionnées qui aimaient profondément leur profession, finissent par la quitter, ne pouvant plus tolérer un environnement devenu hostile.

Dans de telles conditions, comment se concentrer pleinement sur son travail? Et comment créer un environnement propice à l’apprentissage et à l’épanouissement dans un climat d’insécurité?

 

Toujours le même constat

De nombreuses alertes ont été lancées depuis des années, notamment par l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO). Pourtant, les incidents ne cessent d’augmenter.

En 2024, l’AEFO publiait l’article « Violence dans les écoles : une hausse alarmante », qui révélait déjà que le problème s’aggravait. En 2025, les témoignages des membres confirment une réalité similaire. On ne peut cependant pas connaître toute l’ampleur du problème, puisqu’un grand nombre d’incidents ne sont pas toujours déclarés.

« Depuis le temps que l’AEFO et d’autres syndicats sonnent l’alarme, il serait temps de cesser de faire l’autruche », rappelle Gabrielle Lemieux, présidente de l’AEFO. « La violence au travail, personne ne peut plus se permettre de l’ignorer. »

 

Oser dire non face à la violence

La sécurité au travail n’est pas un privilège : c’est un droit fondamental. La Loi sur la santé et la sécurité au travail (LSST) vous garantit un milieu sans violence, la possibilité de signaler tout incident sans crainte de représailles ainsi que le droit d’obtenir l’appui de votre employeur lorsqu’une situation devient dangereuse.

Qu’est-ce qu’un refus de travail?

C’est le droit de dire non à une tâche, à une situation ou à un environnement qui présente un danger sérieux et réel, qu’il soit immédiat, potentiel ou perçu.

Quand peut-on refuser de travailler?

Le refus de travailler est une démarche sérieuse : ce droit doit être exercé uniquement lorsqu’il y a une menace réelle.

Cela dit, vous pouvez exercer votre droit de refus lorsqu’une situation dangereuse se présente ou lorsqu’il existe une menace de violence, par exemple si une ou un élève ou une autre personne tient des propos menaçants, si un comportement violent se répète ou devient plus intense, ou si les mesures de sécurité en place ne suffisent pas à assurer votre protection.

Cependant, si la vie, la santé ou la sécurité d’une personne dont vous êtes responsable est en danger immédiat, la protection des personnes vulnérables reste votre priorité absolue dans votre rôle professionnel.

Signalement aux autorités policières
En tout temps, vous avez le droit de communiquer directement avec les services policiers, selon la gravité de l’incident qui vous concerne.

Comment exercer votre droit de refus
  1. Informez votre superviseure ou superviseur de votre refus de travail. Expliquez clairement le danger et les raisons de votre refus, en décrivant simplement les faits. Il est préférable de contacter votre superviseure ou superviseur uniquement avant ou après les heures de travail, ou pendant une pause.
    Important : Vous ne devez pas quitter votre poste de manière soudaine ou impulsive, surtout si vous êtes responsable de personnes vulnérables.
  2. Votre superviseure ou superviseur doit procéder immédiatement à une enquête, et ce, en votre présence.
  3. Si le problème n’est pas résolu et que votre sécurité demeure à risque, le ministère du Travail peut intervenir. Une inspectrice ou un inspecteur se rend alors sur les lieux de travail pour enquêter, en consultation avec vous, l’employeur, le syndicat ou une représentante ou un représentant du comité mixte sur la santé et la sécurité au travail (CMSST). Même si le refus n’est pas jugé fondé, l’inspectrice ou l’inspecteur peut recommander des mesures pour réduire les risques liés à votre poste.

La présidence de votre unité de l’AEFO est votre premier point de contact en cas de refus de travail. Elle peut vous accompagner, vous conseiller et vous informer sur vos droits.

N’hésitez pas à communiquer avec elle. Son rôle est de vous soutenir, que ce soit pour un refus de travail ou pour toute autre question sur la sécurité.

Pourquoi ce droit est-il si important?

En refusant de travailler dans un contexte à risque, vous protégez votre propre sécurité et obligez le système à réagir. Vous affirmez clairement que la sécurité n’est pas négociable et poussez votre employeur à prendre des mesures concrètes.

Vous évitez ainsi que des situations dangereuses se répètent tout en contribuant à rendre le milieu plus sécuritaire pour vous, vos collègues et les personnes dont vous avez la charge.

 

Un nouveau site pour vous soutenir : DireNonALaViolence.ca

Pour mieux accompagner ses membres, l’AEFO vient de lancer DireNonALaViolence.ca , une plateforme qui rassemble toute l’information sur la violence en milieu scolaire. Elle offre des ressources pratiques pour comprendre vos droits et préparer vos démarches.

Vous y trouverez :

  • des guides simples pour reconnaître les différents types de violence;
  • des modèles de rapports et des formulaires pour signaler un incident;
  • des instructions claires pour documenter les faits;
  • des explications accessibles sur vos droits et les responsabilités de l’employeur;
  • des contacts utiles : unités locales de l’AEFO, comités mixtes sur la santé et la sécurité, psychologues, travailleuses et travailleurs sociaux.

 

Vers des écoles plus sûres

La violence en milieu scolaire n’est pas une part « normale » du métier. La refuser, c’est protéger sa propre intégrité, soutenir ses collègues et offrir à toutes et à tous un environnement sain et sécuritaire.

Le droit existe. Les outils sont là. Comme le souligne la présidente de l’AEFO : « Trop longtemps, on a demandé aux membres de l’AEFO d’endurer l’inacceptable. Cette époque doit prendre fin. Signaler la violence, c’est déjà refuser le silence et revendiquer un milieu de travail où on peut accomplir son rôle sans peur. »

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