OTTAWA, le 29 octobre 2025 – Gabrielle Lemieux, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a émis la déclaration suivante à la suite du décès de monsieur Bernard Grandmaître :
« C’est avec une profonde émotion que nous avons appris le décès de Bernard Grandmaître, ce 28 octobre 2025, à l’âge de 92 ans. Bernard n’était pas seulement une figure publique : pour nous, il était un bâtisseur, un allié, un homme dont l’engagement a changé concrètement la vie des francophones de l’Ontario.
Maire de Vanier, puis député d’Ottawa–Vanier à partir de 1984, il a porté nos aspirations avec une conviction inébranlable. En tant que ministre délégué aux Affaires francophones, il a été l’artisan de la Loi sur les services en français, adoptée le 19 novembre 1986. Ce n’était pas qu’une victoire politique : c’était une avancée majeure pour des milliers de familles, d’enfants, de travailleuses et de travailleurs qui, grâce à lui, ont pu enfin être servis dans leur langue.
En Ontario, avant cette loi, communiquer avec le gouvernement provincial en français, c’était presque impensable. Un rêve fou, une utopie. Mais pour Bernard Grandmaître, c’était autre chose — un but à atteindre absolument. Un droit à conquérir. Et il a réussi.
Cette loi historique a transformé l’Ontario français. Rien n’est parfait, on le comprend et l’AEFO continue à veiller, à revendiquer; et à défendre chaque avancée. Mais un droit est un droit. Et celui qui garantit l’accès aux services gouvernementaux en français dans 25 régions désignées de la province demeure. C’est un acquis que l’AEFO protège farouchement. Et qui n’est plus à négocier. »
« Pour Bernard Grandmaître, la francophonie n’était pas une cause parmi tant d’autres. C’était une passion, un combat quotidien, chaque pas en avant se gagnait par le travail et la persévérance. Il a tracé la voie à celles et ceux qui continuent à se battre pour notre langue française.
Il a reçu l’Ordre du Canada en 2013. Une école et un aréna portent son nom à Ottawa; et le Prix Bernard-Grandmaître célèbre chaque année des gens qui s’engagent pour la francophonie. Mais son vrai legs, c’est un Ontario où les francophones ont le droit de vivre, pleinement et fièrement, dans leur langue.
Au nom de l’AEFO et de tous ses membres, j’offre nos plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Bernard Grandmaître. Nous lui devons une reconnaissance éternelle. »
Gabrielle Lemieux
Présidente de l’AEFO
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