AEFO

Projet Outre-mer

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En tant que syndicat franco-ontarien, l’AEFO croit qu’elle a la responsabilité d’assurer sa présence et d’affirmer sa solidarité auprès de la francophonie internationale. C’est pour cette raison que l’AEFO participe à des projets internationaux avec d’autres syndicats.

L’AEFO participe au projet outre-mer de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) qui, depuis 1962, offre de l’appui à des organisations de la profession enseignante dans plus de 50 pays d’Afrique, d’Asie, du Pacifique et des Antilles.

Le Projet outre-mer s’inscrit dans l’axe de l’Action enseignante pour l’apprentissage du programme international de la FCE qui cible trois grands secteurs d’activités soient :

  • Le perfectionnement professionnel du personnel enseignant.
  • L’appui aux organisations de l’enseignement pour le renforcement de leur capacité.
  • Le soutien aux initiatives pour l’égalité entre les sexes.

Les enseignantes et les enseignants bénévoles offrent des ateliers de perfectionnement professionnel en collaboration avec des collègues du pays hôte en juillet et août (3 à 4 semaines). Les programmes offerts portent notamment sur l’éducation de l’enfance en difficulté, l’alphabétisation, l’éducation pour la paix et l’égalité des sexes, ainsi que sur les matières de base, soit le français, les mathématiques, les sciences et les études sociales, dans une perspective méthodologique centrée sur l’enfant. Les frais de déplacement, d’hébergement et de repas sont pris en charge par la FCE grâce au soutien des organisations membres. L’AEFO finance la participation de quatre membres annuellement.

Témoignages

Voici les témoignage de deux membres de l’AEFO qui ont participé au Projet outre-mer 2023.

Claudia Piché Montplaisir

Accompagnatrice au CS Viamonde (Unité 58)

AEFO : Qu’est-ce qui vous a motivée à vous impliquer dans le Projet outre-mer et à partir au Bénin?

Mon entrain pour les nouveaux défis, mon intérêt pour les rencontres humaines, ma passion pour l’enseignement et mon amour du voyage ont été mes principales motivations. On parle beaucoup d’humilité culturelle de nos jours et c’est une notion importante pour moi. Je travaille dans un conseil scolaire diversifié où l’équité est au cœur de la mission. En tant qu’accompagnatrice, je travaille avec des personnes de diverses origines et, même si nous prônons l’ouverture d’esprit et l’accueil des autres, il est difficile de réellement saisir leurs expériences à moins de les vivre nous-mêmes. De plus, j’étais curieuse de découvrir le milieu syndical à l’échelle internationale.

AEFO : Qu’avez-vous appris du monde syndical au Bénin?

Dans ce pays, c’est un choix personnel d’adhérer à un syndicat. Pour les enseignantes et les enseignants béninois, cela représente une opportunité d’être valorisés dans leur profession, d’obtenir de la formation, de se rassembler et de partager des ressources. Les membres sont fiers d’appartenir à leur syndicat.

AEFO : Comment s’est déroulée la collaboration entre les enseignantes et les enseignants du Canada et vos collègues du Bénin?

La collaboration a débuté avant notre arrivée sur place. Notre chef d’équipe a pris l’initiative de communiquer avec les enseignantes et les enseignants sur place afin de connaître leurs besoins spécifiques. Ainsi, les sujets des discussions et des ateliers ont été préalablement choisis. Puis nous avons coanimé les ateliers avec des collègues du Bénin, en équipe de deux.

AEFO : Quels étaient les sujets de vos ateliers?

Pour ma part, j’ai animé un atelier sur l’enseignement par petits groupes ainsi qu’un atelier sur la gestion de classe et les routines. De plus, j’ai organisé des mises en situation afin d’explorer en profondeur des sujets essentiels, tels que l’équité des genres et la distinction entre équité et égalité.

AEFO : Pouvez-vous nous partager une expérience marquante?

Les Béninoises et les Béninois se sont ouverts à nous de manière exceptionnelle. Nous avons eu des échanges profonds sur des sujets tels que l’équité hommes-femmes et le rôle des femmes dans leur société. Ces conversations ont été particulièrement marquantes pour moi. Nous avons réussi à créer un environnement où chaque personne se sentait à l’aise, respectée et entendue.

AEFO : Quelles sont les principales leçons que vous avez apprises de votre expérience au Bénin?

Sur le plan personnel, cette expérience m’a rappelé l’importance de la résilience et de l’adaptabilité face à toutes sortes de situations. Peu importe nos préparatifs ou nos plans, les choses ne se déroulent pas toujours comme prévu et il est essentiel de s’ajuster en conséquence. Parfois, il suffit de laisser les choses suivre leur cours, de faire de son mieux et de ne pas céder au stress.

En ce qui concerne ma vie professionnelle, cette expérience a profondément influencé ma manière d’accompagner les enseignantes et les enseignants qui ont étudié et enseigné dans leur pays d’origine avant d’arriver au Canada. En comprenant mieux leurs origines, leurs expériences et leurs visions du système éducatif, je peux ajuster mes méthodes d’accompagnement en conséquence.

AEFO : Qu’est-ce qui ressort de votre expérience?

C’est une expérience qui change une vie et qui permet d’avoir un autre regard sur le système d’éducation. Travailler en collaboration avec des collègues provenant de différentes provinces au Canada et qui ont des expériences variées était incroyablement enrichissant. Une fois sur le terrain, collaborer avec des individus ayant des parcours académiques différents, mais qui partagent le désir d’offrir le meilleur à leurs élèves, apporte une perspective riche et diversifiée.

Patrice Dufour

Enseignant au Conseil scolaire catholique Providence (Unité 63)

AEFO : Qu’est-ce qui vous a motivé à participer au Projet outre-mer et à partir au Togo?

Principalement les témoignages des anciennes participantes et anciens participants que j’ai pu lire dans les infolettres de l’AEFO. Chaque fois que je regardais ces reportages, je me demandais quand j’allais avoir l’opportunité d’y participer. J’étais déjà très engagé en tant que bénévole dans ma région. Puis, un jour, j’ai ressenti le besoin d’étendre mon aide au-delà des frontières du pays.

AEFO : Comment s’est déroulée la collaboration entre les enseignantes et les enseignants du Canada et vos collègues du Togo?

La collaboration s’est faite principalement à travers la coanimation d’ateliers. Notre objectif principal était de soutenir nos collègues du Togo en partageant des idées et des méthodes basées sur nos expériences canadiennes. Il était essentiel pour nous de travailler en tandem avec les conseillères pédagogiques et les conseillers pédagogiques du Togo afin de créer des ateliers pertinents et efficaces, adaptés aux besoins spécifiques de la communauté locale. Notre collaboration a été un échange constant d’idées et de connaissances, visant à renforcer mutuellement nos pratiques pédagogiques. Pour eux, il s’agissait d’une rare opportunité de se rassembler et de collaborer, une occasion qui ne se présente pas souvent.

AEFO : Quels étaient les sujets de vos ateliers?

Les ateliers que j’ai animés ont couvert divers sujets éducatifs, tels que la lecture et ses différentes approches pédagogiques, la psychologie éducative avec un accent sur les échelles de Maslow et de Bloom, ainsi que les sciences et les mathématiques.

AEFO : Quelles sont les principales différences que vous avez observées entre les systèmes éducatifs canadien et togolais?

Bien que des similitudes existent, ils montrent des disparités marquées. Par exemple, la taille des classes présente un écart significatif : en Ontario, nous considérons une classe de 25 élèves comme relativement grosse, tandis qu’au Togo, ils gèrent des classes de 100 élèves. De plus, l’accès à Internet, voire même à l’électricité, est parfois difficile, et le manque de matériel pédagogique est un problème majeur. Mais, malgré les défis, les Togolaises et les Togolais montrent une résilience remarquable. Leur détermination est une source d’inspiration pour moi.

AEFO : Pouvez-vous partager des moments marquants ou des rencontres significatives que vous avez eus pendant votre voyage au Togo?

Une rencontre en particulier reste gravée dans ma mémoire. Pendant un des ateliers, j’étais debout derrière un enseignant local et j’ai remarqué qu’il tapait « ville de Saguenay » sur son ordinateur. Intrigué, je lui ai demandé pourquoi il cherchait cette ville. Il m’a expliqué que son frère devait y étudier à l’automne. À ma grande surprise, j’ai répondu : « Je viens de là! ». Nous avons longuement discuté et nous avons échangé nos numéros de téléphone. Je pensais que notre interaction en resterait là. Cependant, lors de mon séjour au Saguenay cet été, j’ai eu l’occasion de rencontrer son frère qui habite maintenant chez mon frère. C’est une histoire incroyable qui montre la beauté des rencontres humaines et des liens qui se créent au-delà des frontières. Notre amitié perdure et nous nous donnons des nouvelles fréquemment. C’est une rencontre qui m’a profondément marqué.

AEFO : En conclusion, avez-vous des conseils pour les membres de l’AEFO qui souhaiteraient participer au Projet outre-mer?

C’est une opportunité unique dans une vie. C’est une expérience profondément inspirante et enrichissante qui offre des leçons inestimables. Bien que l’engagement puisse être intense, les bénéfices personnels et professionnels en valent largement la peine. Mais il est essentiel d’être prête ou prêt à être confrontés à des réalités très différentes des nôtres. J’ai adoré mon expérience, tellement que je prévois de me réinscrire dans deux ans!

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