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Découvrons l’Unité 203 – Le CAP

25 septembre 2024

Découvrons l’Unité 203 – Le CAP

Par Philippe, Boivin, rédacteur agréé

L’AEFO représente les membres de l’Unité 203 du Centre d’appui et de prévention (Le CAP) depuis 2021. L’année dernière, une grève de 73 jours s’est conclue par l’obtention d’une première convention collective pour l’ensemble des membres.

Située à Ottawa, l’Unité 203 le CAP regroupe quelque 180 membres professionnelles et professionnels en aide à la petite enfance, en dépendance et en santé mentale. L’Unité a été formée le 1er avril 2020 lorsque le Centre psychosocial (un organisme communautaire spécialisé en santé mentale pour les enfants et les jeunes adultes) et Maison Fraternité (un organisme communautaire spécialisé en dépendances et troubles concomitants) se sont unis pour intégrer leurs différents services et ainsi donner naissance au CAP.

Aujourd’hui, le CAP compte neuf points de service destinés à soutenir les enfants, les adolescentes et adolescents ainsi que les adultes. « Certains points de service se trouvent dans les écoles élémentaires et secondaires ainsi qu’au collège d’arts appliqués et de technologie La Cité afin de favoriser l’accès à leurs services », précise la présidente de l’Unité 203, Sylvie Rocheleau Carrie.

Parmi les services offerts, on trouve l’évaluation psychologique, la thérapie individuelle ou familiale, le counseling parental et divers ateliers. Le CAP offre également des services de prévention et de traitement de la dépendance ainsi que d’appui à la réintégration scolaire ou de traitement intensif pour une clientèle ayant des difficultés comportementales ou de santé mentale.

À La Cité, le CAP offre des services de soutien psychosocial à l’ensemble de la population étudiante ainsi que d’évaluation et de recommandation en lien avec les mesures d’accommodement académiques destinées aux étudiantes et étudiants en situation de handicap. De plus, le CAP regroupe quatre centres éducatifs qui fournissent des services à l’enfance pour les familles francophones ayant des enfants d’âge préscolaire et élémentaire.

 

Une équipe professionnelle vouée au bien-être des jeunes 

Cet éventail de services est porté par les membres de l’Unité 203. Ainsi, éducatrices et éducateurs (y compris ceux spécialisés et de la petite enfance), intervenantes et intervenants, travailleuses sociales et travailleurs sociaux, psychologues, ergothérapeutes ainsi que psychothérapeutes autorisées et autorisés, notamment, viennent en aide tous les jours aux francophones de l’Ontario. « Je suis très fière des membres de l’Unité 203 et je dois souligner leur travail exceptionnel et essentiel auprès de la communauté francophone d’Ottawa, que ce soit en éducation spécialisée, en intervention, en prévention ou en aide à la petite enfance », félicite la présidente de l’AEFO, Gabrielle Lemieux.

Parmi ces personnes au service de la communauté se trouve Anik Thibaudeau, psychothérapeute autorisée à La Boussole, le point de service situé entre les murs de La Cité. « J’y travaille à temps plein depuis cinq ans. Je suis accompagnée de deux ergothérapeutes et de plusieurs professionnelles et professionnels en travail social. Ensemble, nous pouvons faire des interventions complètes et assurer les suivis auprès des jeunes adultes », assure-t-elle.

La Boussole sert de repère à plusieurs jeunes adultes vivant avec un handicap physique ou mental, des troubles d’apprentissage, des problèmes financiers ou d’adaptation, entre autres. « Soutenir ces jeunes émotionnellement et les outiller pour qu’elles et ils goûtent à un avenir meilleur me motivent jour après jour », partage-t-elle.

 

Sur un même pied d’égalité 

Lorsque le CAP a été fondé, il y a plus de quatre ans, plusieurs ajustements se sont avérés nécessaires, notamment en ce qui concerne la représentation syndicale. « À l’époque, le personnel du Centre psychosocial était déjà représenté par l’AEFO, alors que celui de Maison Fraternité était représenté par l’OPSEU/SEFPO. Pour éviter les disparités entre les personnes à l’emploi du CAP, il fallait que tout le monde ait la même convention collective », raconte Sylvie Rocheleau Carrie. C’est ainsi que, le 8 octobre 2021, le personnel du CAP a voté majoritairement en faveur d’une représentation par l’AEFO.

 

Les services communautaires sous-financés 

À la suite de deux restructurations en deux ans, le CAP a notamment dû fermer son service d’hébergement pour les jeunes, puis celui pour les femmes. L’ancien service d’hébergement pour les hommes dessert actuellement tous les adultes de 18 ans et plus. « Ce n’est qu’un exemple des difficultés que connaît le milieu communautaire. Bien sûr, le manque de financement se reflète aussi sur le salaire du personnel, qui est depuis très longtemps insuffisant pour maintenir les gens en poste à moyen ou à long terme », déplore Sylvie Rocheleau Carrie.

Celle-ci confirme que le haut taux de roulement complique le quotidien de l’organisme. « On se trouve constamment à devoir former de nouvelles personnes, ce qui, d’une part, monopolise des ressources et prend du temps, puis d’autre part, ralentit le développement de la cohésion des équipes », ajoute-t-elle.

 

Une grève difficile, mais bénéfique 

Sans convention collective depuis la fin mars 2021, les membres de l’Unité 203 ont voté, à la fin de février 2023, à plus de 99 % en faveur d’une grève illimitée afin d’appuyer leur équipe de négociation dans la revendication de meilleures conditions de travail en leur nom.

L’équipe de négociation devait s’entendre avec l’employeur concernant l’une des deux conventions collectives. Les membres souhaitaient entre autres des salaires mieux alignés au coût de la vie et s’opposaient aux retranchements inacceptables dans leurs avantages sociaux. À la suite de plusieurs rencontres infructueuses, l’équipe de négociation, soutenue par le comité exécutif local et le conseil d’administration de l’AEFO, déclenchait la grève en novembre 2023. « Tomber en grève en plein hiver n’a pas été de tout repos, mais nous savions que c’était nécessaire. Bien entendu, nous voulions nous entendre avec le CAP dans les meilleurs délais afin qu’il y ait le moins de répercussions possible sur les services qu’on rend à la communauté », relate Sylvie Rocheleau Carrie.

Pour Anik Thibaudeau, la grève a été une occasion de tisser des liens avec les membres des différents points de service du CAP. « Puis le personnel de l’AEFO nous a vraiment offert du soutien tout le long du processus », affirme-t-elle. Café chaud tous les jours pour réchauffer les cœurs, tambours et trompettes pour se faire entendre dans l’harmonie : l’objectif était de rester dans le positif. « Je suis convaincue que nous n’aurions pas poursuivi les négociations aussi longtemps sans l’appui de l’AEFO et l’implication de son équipe », poursuit-elle.

 

Un hiver 2025 mouvementé? 

En fin de compte, 73 jours de grève ont été nécessaires pour que les membres de l’Unité 203 ratifient avec l’employeur, en janvier 2024, une même entente de principe pour l’ensemble des membres. « Après les multiples allers-retours à la table de négociation, ce fut un soulagement pour la majorité de s’entendre enfin », se rappelle la présidente de l’Unité 203. « L’AEFO, de son côté, tient à remercier les membres, les partenaires et les membres de la communauté pour leur solidarité durant ces temps difficiles », ajoute Gabrielle Lemieux.

L’AEFO reste prête à poursuivre les revendications très bientôt. « Dès l’hiver 2025, nous accompagnerons une fois de plus l’Unité 203 dans ses négociations en vue de sa prochaine convention collective », annonce Gabrielle Lemieux, qui souhaite un vent de changement en 2025 pour les membres de l’Unité 203!

Découvrons l’Unité 203 – Le CAP

Les membres du comité directeur de l’Unité 203 – Le CAP.
De gauche à droite : Mélanie Bélanger (conseillère), Joannie Carrière (conseillère), Lyne Bastien (vice-présidente), Sylvie Rocheleau Carrie (présidente) et Richard Maltais (conseiller)

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