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Réaction à la composition du nouveau Conseil des ministres de l’Ontario
OTTAWA, 20 mars 2025 – Gabrielle Lemieux, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a émis la déclaration suivante en lien avec l’annonce de la composition du nouveau Conseil des ministres de l’Ontario, survenue le 19 mars :
« En mon nom et en celui de l’AEFO, je tiens à féliciter l’honorable Paul Calandra pour sa nomination à titre de ministre de l’Éducation de l’Ontario. Nous espérons que cette nomination marquera un engagement renouvelé envers l’éducation financée par les fonds publiques et, plus particulièrement, envers le système en langue française de l’Ontario.
Cependant, nous ne pouvons ignorer notre vive inquiétude face à l’instabilité dans ce ministère. Paul Calandra devient le quatrième ministre de l’Éducation en moins d’un an : une situation qui soulève des questions sur la priorité qu’accorde ce gouvernement à l’éducation, ainsi que sur la continuité et la cohérence des politiques éducatives en Ontario. Nos membres du personnel enseignant, les élèves et leurs familles ont besoin de stabilité et de leadership à long terme pour faire face aux défis du secteur.
L’AEFO insiste sur l’importance d’une approche collaborative et concertée du gouvernement avec les travailleuses et travailleurs en éducation. Nous sommes prêtes et prêts à travailler avec le nouveau ministre et son équipe pour adresser les enjeux pressants du système éducatif francophone.
En effet, l’éducation de langue française financée par les fonds publics fait face à des défis majeurs, notamment :
- Une pénurie criante de personnel enseignant et de soutien;
- Une charge de travail excessive et des conditions de travail préoccupantes;
- Une violence croissante dans les milieux scolaires et un besoin accru de ressources en santé mentale;
- Un manque de financement et de ressources spécialisées adaptées aux besoins des élèves.
Ces enjeux nécessitent des solutions concrètes et urgentes et j’espère que cette nomination apportera une nouvelle orientation avec des politiques éducatives plus équitables et adaptées aux réalités du terrain.
Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, la ministre Mulroney a fait une déclaration qui incluait « Les francophones sont un atout essentiel pour la prospérité de la province et jouent un rôle essentiel dans son tissu social, culturel et économique. » M. Calandra on se tourne maintenant vers vous : l’avenir des élèves franco-ontariens et la vitalité du système d’éducation en langue française dépendent de vos décisions et d’un investissement réel.
Nouveau ministre associé délégué à la Santé mentale et à la Lutte contre les dépendances
Je félicite également, en mon nom et en celui de l’AEFO, l’honorable Vijay Thanigasalam pour sa nomination à titre de ministre associé délégué à la Santé mentale et à la Lutte contre les dépendances. Pour nos membres qui travaillent dans ces secteurs, il est essentiel de développer des relations solides afin d’assurer un meilleur accès aux services de santé en français pour les communautés franco-ontariennes.
L’AEFO demeure engagée à défendre les intérêts de ses membres et à s’assurer que leurs voix soient entendues. J’appelle le gouvernement à agir avec responsabilité et à apporter des solutions durables pour l’éducation en Ontario. »
Gabrielle Lemieux,
Présidente de l’AEFO
Réaction à la composition du nouveau cabinet fédéral
OTTAWA, 18 mars 2025 – Gabrielle Lemieux, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a émis la déclaration suivante en lien avec la composition du nouveau cabinet fédéral dirigé par le premier ministre Mark Carney :
« L’incertitude concernant la présence explicite d’un ministère dédié aux conditions des femmes et à l’équité des genres du nouveau cabinet fédéral est troublante. L’AEFO considère essentiel que ces dossiers soient portés de manière distincte et prioritaire au sein du gouvernement fédéral, afin de garantir des politiques et des actions concrètes visant l’égalité réelle et l’épanouissement de toutes et tous.
Dans un contexte politique préoccupant, marqué par des reculs aux États-Unis sur les droits des femmes, des personnes 2SLGBTQIA+, ainsi qu’en matière d’équité, de diversité et d’inclusion, notre vigilance doit être constante.
Comme syndicalistes, nous sommes les protectrices et les protecteurs de nos valeurs sociales et nous devons rester unis pour résister aux menaces idéologiques et politiques qui nous entourent.
L’AEFO appelle donc le gouvernement fédéral à clarifier rapidement ses intentions et à rétablir un engagement clair et manifeste envers les droits des femmes et l’équité entre les genres. Nous continuerons de suivre attentivement l’évolution de cette situation, en collaboration avec nos collègues d’un bout à l’autre du pays, et demeurons déterminés à défendre les intérêts des enseignantes et enseignants franco-ontariens ainsi que ceux de nos communautés dans leur ensemble.
L’AEFO s’inquiète également de l’abolition du ministère des Langues officielles qui a été intégré au ministère de la Culture et de l’Identité canadienne, sous la responsabilité de Steven Guilbeault. Ce changement suscite de sérieuses préoccupations quant à l’avenir et à la reconnaissance des communautés francophones en situation minoritaire. Nous craignons en effet que ce changement n’affaiblisse le soutien aux communautés francophones, particulièrement en Ontario où les défis demeurent nombreux.
Et avec les élections qui s’en viennent, il sera important de garder ces valeurs et priorités en tête lorsque le temps du scrutin sera venu. »
Gabrielle Lemieux
Présidente de l’AEFO
La rédaction des bulletins scolaires
Cette rubrique fait le point sur des sujets relatifs aux conditions de travail et aux droits des membres de l’AEFO.
Par Amélie Cournoyer, rédactrice agréée
Les bulletins scolaires constituent un outil de communication entre l’école et les parents. Ils fournissent une rétroaction sur les apprentissages de leur enfant, ses réussites et les points à améliorer.
Dans les bulletins, les commentaires anecdotiques rédigés par le personnel enseignant apportent des informations supplémentaires et des éclaircissements sur les notes ou les cotes attribuées. Les parents peuvent ainsi mieux comprendre comment évolue l’apprentissage de leur enfant.
S’il est crucial de tenir les parents au courant du parcours de leur enfant, c’est parce qu’ils ont un rôle décisif à jouer dans son succès scolaire. Diverses études montrent en effet que les élèves obtiennent de meilleurs résultats lorsque leurs parents s’engagent activement dans le processus d’apprentissage.
La rédaction des bulletins, une responsabilité importante
Pour le personnel enseignant, la rédaction des commentaires de bulletins est une tâche lourde et complexe, qui représente plusieurs heures de travail et qui exige une grande rigueur. L’enseignante ou l’enseignant doit en effet produire des commentaires constructifs et pertinents qui s’alignent avant tout avec les preuves d’apprentissage accumulées au fil du temps, selon la politique du ministère de l’Éducation Faire croître le succès, tout en respectant les directives de l’employeur.
Cela dit, l’évaluation des élèves et la communication de leur rendement par l’entremise des commentaires de bulletins doivent d’abord et avant tout refléter le jugement professionnel de l’enseignante ou de l’enseignant. « L’AEFO encourage ses membres à utiliser leur jugement professionnel pour interpréter leurs preuves d’apprentissage et expliquer clairement les progrès des élèves à leur parent ou tutrice ou tuteur », précise Gabrielle Lemieux, présidente de l’AEFO.
Quand le jugement professionnel est remis en doute
Les bulletins scolaires sont ultimement sous la responsabilité des directions d’école. Il arrive donc parfois que celles-ci remettent en question des cotes, des notes ou des commentaires rédigés par le personnel enseignant. Des modifications peuvent également être demandées.
La majorité des demandes de modification restent mineures. Elles vont, par exemple, concerner l’orthographe, la syntaxe ou le remplacement de termes négatifs par leurs équivalents positifs. Mais certaines peuvent changer le sens du commentaire ou aller carrément à l’encontre du message que l’enseignante ou l’enseignant souhaite transmettre, remettant ainsi son jugement professionnel en doute.
Si tel est le cas, l’enseignante ou l’enseignant est encouragé à entretenir une discussion pédagogique avec la direction. Cette conversation doit demeurer constructive et basée sur des données factuelles ainsi que des références aux politiques ministérielles. « Le personnel enseignant ne devrait pas hésiter à aller parler à sa direction pour s’informer du raisonnement derrière les demandes de modification et à exprimer son désaccord, au besoin », soutient Gabrielle Lemieux.
Quand le désaccord persiste
Lorsqu’un consensus n’est pas possible, c’est la direction qui a le dernier mot, puisqu’elle est la superviseure immédiate du personnel enseignant et qu’elle est responsable des bulletins scolaires.
Aux enseignantes et enseignants des écoles élémentaires, l’AEFO conseille de ne pas signer les bulletins qui ne reflètent pas leur jugement professionnel. Pour ce qui est des écoles secondaires, la direction signe d’office tous les bulletins. Ainsi, le seul recours pour le personnel enseignant qui n’endosse pas un bulletin d’élève est de diriger le parent qui a des questions vers la direction.
Les enseignantes et enseignants qui rencontrent des difficultés avec leur direction en ce qui a trait aux bulletins sont invités à consulter leur unité locale. « Les membres de l’AEFO ne doivent pas hésiter à contacter leur présidence d’unité pour leur faire part de la situation et savoir comment celle-ci peut les soutenir », mentionne Gabrielle Lemieux. La présidence pourrait transmettre l’information au conseil scolaire et mettre de l’avant certaines revendications, telles que le respect du jugement professionnel du personnel enseignant ainsi que la clarification et la standardisation des attentes des directions, par exemple. « Nous demandons que les directions des écoles s’engagent à respecter davantage le jugement professionnel du personnel enseignant lors de la rédaction des bulletins. Ça inclut des lignes directrices claires pour limiter les demandes de modifications arbitraires qui pourraient altérer le message initial », poursuit-elle.
Comment prévenir les situations conflictuelles?
Pour tenter d’éviter les situations problématiques avec la direction en lien avec la rédaction des bulletins, le personnel enseignant peut :
- avoir une discussion avec la direction d’école en début d’année scolaire afin de connaître ses attentes (ce conseil s’adresse particulièrement aux enseignantes et enseignants commençant leur carrière ou vivant un changement de direction à l’école);
- discuter avec la direction et les parents dès qu’une situation problématique est observée chez une ou un élève au cours de l’année, ce qui évite les mauvaises surprises au moment de la remise des bulletins;
- entretenir une discussion ouverte et continue avec les parents au sujet des apprentissages de leur enfant à l’aide de différents moyens (p. ex. : faire signer les travaux et examens chaque mois, envoyer des courriels de suivi des activités, utiliser une plateforme de communication entre l’école et les parents – comme Class Dojo ou Remind – qui est approuvée par le conseil et utilisée uniquement à des fins professionnelles);
- appuyer les évaluations des élèves sur des données (p. ex. : preuves d’apprentissage, tableaux, graphiques, évaluations, grilles, etc.) afin d’éviter toutes formes de subjectivité;
- conserver les traces écrites des évaluations et des échanges avec les élèves, les parents et la direction, lesquelles pourront être utilisées en cas de différend;
- apprendre à aiguiser son jugement professionnel lorsqu’on débute dans la profession enseignante en développant son expérience de diverses façons (p. ex. : diversifier ses approches pédagogiques, collaborer avec des collègues, suivre de la formation continue, assister à des conférences et à des forums, demander à des collègues des exemples de commentaires, se trouver une ou un mentor);
- se référer au Guide d’appui à la préparation des bulletins scolaires avant d’entamer la rédaction des bulletins;
- consulter l’unité en cas de doute ou si vous avez besoin d’appui.
Un guide de soutien à la rédaction des bulletins
Pour faciliter la tâche du personnel enseignant lors de la rédaction des bulletins, l’AEFO a conçu le Guide d’appui à la préparation des bulletins scolaires, en collaboration avec le Conseil des associations d’employeurs (CAE) et le ministère de l’Éducation. En plus de résumer les attentes et les principes en matière de préparation et de rédaction des commentaires, selon la politique Faire croître le succès, le guide explique comment communiquer clairement le rendement scolaire des élèves.
On y trouve d’ailleurs de nombreux modèles de commentaires pouvant être utilisés pour les élèves de la maternelle et des jardins d’enfants jusqu’à la 12e année. Il est à noter que certains d’entre eux sont devenus obsolètes en raison de la révision de nombreux curriculums depuis la publication du guide, bien que le contexte concernant Faire croître le succès demeure encore pertinent.
« Le guide propose des stratégies et des exemples concrets pour justifier les décisions d’évaluation auprès de la direction et des parents. On recommande donc au personnel enseignant de s’y référer pour éviter que leurs commentaires dans le bulletin scolaire soient remis en question par leur direction », précise la présidente de l’AEFO. L’association offre aussi aux membres du personnel enseignant son Guide sur le jugement professionnel quand on enseigne.
En somme, l’objectif pour le personnel enseignant est de travailler en amont pour réduire le nombre de modifications demandées par la direction et éviter les situations conflictuelles en lien avec la rédaction des commentaires. D’autant plus que c’est une tâche récurrente, qui revient trois fois par année. « La rédaction des bulletins est une belle occasion de mettre en lumière les besoins, les progrès et les réussites des élèves. En favorisant une communication ouverte entre le personnel enseignant, la direction et les parents, il est possible de renforcer la confiance et de valoriser le jugement professionnel des enseignantes et enseignants. L’AEFO demeure engagée à soutenir ses membres afin qu’elles et ils puissent exercer pleinement leur rôle », conclut Gabrielle Lemieux.
Réaction à l’issue des élections provinciales 2025
OTTAWA, 28 février 2025 – Gabrielle Lemieux, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a émis la déclaration suivante en lien avec les résultats de l’élection provinciale et la réélection du Parti conservateur :
« Tout d’abord, je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui ont pris part au processus démocratique et exercé leur droit de vote. Que l’on soit d’accord ou non avec le résultat de ces élections, il est essentiel de reconnaître la volonté exprimée par les électrices et les électeurs ontariens.
Peu importe le contexte politique, je tiens à réaffirmer l’engagement de l’AEFO à collaborer avec le gouvernement élu afin de faire avancer les enjeux essentiels pour nos membres et les communautés franco-ontariennes.
Tout au long de la campagne électorale, des enjeux cruciaux pour nos membres – dont l’éducation en langue française, la santé mentale, la sécurité dans nos écoles et les conditions de travail en éducation – ont été trop peu abordés. Or, ces questions sont fondamentales pour assurer l’avenir et l’épanouissement de nos communautés.
Le système d’éducation de langue française, tout comme les services publics offerts en français d’ailleurs, fait face à des défis majeurs qui ne peuvent être réglés par des solutions superficielles. Sans actions concrètes, les conditions d’apprentissage de nos élèves francophones continueront de se détériorer. Il est crucial que le gouvernement en prenne la pleine mesure durant ce nouveau mandat.
L’histoire nous montre que le changement prend du temps, mais aussi que notre engagement et notre détermination portent fruit. Ce résultat est décevant, mais notre communauté a toujours su faire face aux défis avec résilience et persévérance. Nous avons gagné nos écoles francophones, notre gestion scolaire et le droit d’apprendre en français, malgré l’adversité. Ensemble, nous continuerons d’avancer, car la prochaine génération compte sur nous pour assurer un avenir où l’éducation et les services en français demeurent une priorité.
Soyez assurées et assurés que l’AEFO poursuivra son travail de représentation et de mobilisation afin que ces priorités soient placées au cœur de nos actions. Nous demeurons pleinement engagées et engagés à défendre les intérêts de nos membres et de nos communautés, et à œuvrer pour des avancées concrètes. »
Gabrielle Lemieux
Présidente de l’AEFO
DÉCLARATION CONJOINTE : L’investissement en éducation est le fondement d’une société prospère et d’une économie résiliente
Décès d’une membre de l’Unité 66 – Centre-Est catholique de l’AEFO
OTTAWA, 18 février 2025 – Gabrielle Lemieux, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) a émis la déclaration suivante en lien avec le décès de madame Isabelle Dutrisac, enseignante à l’École secondaire catholique Béatrice-Desloges à Orléans, survenu le 17 février 2025 :
« C’est avec une profonde tristesse que l’AEFO a appris le décès de madame Isabelle Dutrisac, membre de l’Unité 66 – Centre-Est catholique de l’AEFO, survenu à la suite d’un malaise en salle de classe, vendredi dernier.
Son départ soudain nous bouleverse et nous adressons nos sincères condoléances à sa famille, à ses proches et à toute la communauté scolaire affectée. Nos pensées se tournent surtout vers ses collègues et ses élèves, qui traversent une épreuve douloureuse. Nous espérons que chacune et chacun puisse trouver le soutien nécessaire pour traverser cette période difficile.
Indépendamment de cet événement, rappelons-nous l’importance de la santé et du bien-être en milieu de travail. Dans cet esprit, l’AEFO encourage toutes les personnes affectées à recourir aux ressources de soutien disponible dans leur milieu, que ce soit par le biais des programmes d’aide aux employés, des services de soutien psychologiques ou des groupes d’entraide.
Ensemble, honorons la mémoire de Madame Dutrisac en poursuivant son engagement envers l’éducation, en cultivant la solidarité et la compassion.
Nous offrons notre soutien le plus sincère et nos pensées les plus chaleureuses à tous les proches en ces moments difficiles. »
Gabrielle Lemieux
Présidente de l’AEFO
Pour une utilisation responsable des médias sociaux en enseignement
Par l’équipe de l’AEFO
Cette rubrique fait le point sur des sujets relatifs aux conditions de travail et aux droits des membres de l’AEFO.
Les médias sociaux sont des outils efficaces et performants que le personnel enseignant peut exploiter de multiples façons dans le cadre de son travail, que ce soit pour partager des ressources pédagogiques, discuter de nouvelles méthodes d’enseignement ou créer des communautés d’apprentissage dont la portée dépasse les murs de la classe. Des enseignantes et enseignants y ont déjà recours sur une base régulière, en utilisant YouTube comme source d’information ou en rédigeant des blogues destinés au partage d’informations et d’idées ainsi qu’aux projets d’école, par exemple.
Toutefois, le nombre de possibilités qu’offrent les médias sociaux en accentue également les risques. Pour en faire un usage approprié, le personnel enseignant doit donc redoubler de prudence en respectant certaines règles de conduite et de confidentialité, le tout en adéquation avec sa convention collective.
Prendre conscience des enjeux
Vos activités en ligne peuvent avoir des conséquences sur votre vie hors ligne. Voici trois grands enjeux dont il faut tenir compte :
- La confidentialité : Les médias sociaux sont des espaces publics. Cela permet à votre employeur, mais aussi à vos élèves et à leurs parents, de connaître vos activités en dehors de vos heures de travail. Sachez également que vous perdez le contrôle du contenu que vous mettez en ligne. Même les images ou les textes destinés à une seule personne ou à un groupe restreint peuvent être copiés et éventuellement repartagés avec un plus large public.
- La frontière entre la vie privée et la vie professionnelle : Les médias sociaux sont propices à des échanges informels, ce qui peut vous faire perdre de vue la frontière entre votre vie personnelle et votre vie professionnelle. Or, en ligne comme hors ligne, vous devez entretenir des communications qui sont exemptes d’ambiguïtés et qui ne peuvent pas engendrer des malentendus ou des interprétations erronées.
- Le professionnalisme : L’enseignement étant une profession du domaine public, vous devez vous comporter en tout temps de façon à en maintenir l’honneur et la dignité. Vous devez donc vous abstenir de publier des commentaires inappropriés, des opinions négatives ou de mauvaises blagues; en somme, tout ce qui pourrait être jugé comme non professionnel de la part de votre employeur, de votre conseil scolaire, de vos collègues ainsi que de vos élèves et de leurs parents.
Conséquences possibles d’une faute professionnelle
À l’heure actuelle, tous les conseils scolaires n’ont pas établi de politiques d’utilisation des médias sociaux. Cependant, comme leur usage vous expose publiquement, les normes de déontologie de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario concernant la conduite en dehors du lieu de travail s’appliquent. Vous devez également suivre la recommandation professionnelle de l’Ordre intitulée Utilisation des moyens de communication électroniques et des médias sociaux – recommandation professionnelle.
Sachez aussi que, selon les décisions arbitrales antérieures, un employeur qui souhaite imposer une mesure disciplinaire ou un congédiement à une employée ou un employé en raison d’une conduite à l’extérieur du travail – en ligne ou hors ligne – n’a qu’à démontrer un seul de ces critères :
- La personne a nui à la réputation de l’employeur de manière préjudiciable (p. ex. : mettre sur les réseaux sociaux un commentaire dégradant à propos de l’école, de la direction ou d’un collègue).
- La conduite de la personne l’a rendue incapable de s’acquitter de ses obligations professionnelles de manière satisfaisante (p. ex. : production de contenu pour un média social pendant les heures de classe).
- La conduite de la personne entraîne le refus, la réticence ou l’incapacité des autres membres du personnel à travailler avec elle (p. ex. : à la suite d’une publication qui incite à la haine contre un groupe identifiable).
- La personne a été reconnue coupable d’une violation grave du Code criminel ou du Code des droits de la personne (p. ex. : leurrer des élèves ou d’autres personnes au moyen d’Internet).
- La conduite de la personne entrave la capacité de l’employeur à gérer et à diriger efficacement son processus opérationnel (p. ex. : critiquer l’implantation d’une nouvelle pratique pédagogique par la direction sur un groupe de discussion).
Si une faute professionnelle vous est imputée en lien avec votre utilisation des médias sociaux, vous pourriez vous voir imposer différentes mesures disciplinaires, telles qu’un point sur la discipline progressive ou une lettre à votre dossier. Selon la gravité de la faute, une suspension, voire un congédiement pourrait même être envisagé. Sans compter que, si votre comportement ou vos commentaires en ligne enfreignent la loi, vous pourriez faire face à des poursuites civiles ou à des accusations criminelles.
Conseils pour une utilisation judicieuse des médias sociaux
La première chose à faire avant d’utiliser les réseaux sociaux à titre d’enseignante ou d’enseignant est d’en obtenir l’autorisation de la part de votre direction d’école, sans oublier de retourner valider auprès de la nouvelle direction lors d’un changement de direction. Prenez le temps de vous renseigner sur les activités jugées acceptables et inacceptables afin de connaître les limites à ne pas franchir.
Néanmoins, même avec l’aval de la direction d’école, vous devez vous assurer que vos activités en ligne ne vous attireront pas de représailles de la part de parents ou de votre conseil scolaire, par exemple. Pour ce faire, veillez à respecter les conseils suivants :
- Séparer ses comptes professionnels et personnels. Pour toutes les interactions liées au travail, utilisez les plateformes dédiées aux échanges éducatifs ou celles approuvées par votre établissement. Quant à vos comptes personnels, ils doivent rester privés et limités à un cercle restreint. Surtout, n’acceptez pas d’élèves comme amis ou abonnés sur vos comptes personnels.
- Réfléchir avant de publier. Avant d’écrire un commentaire ou encore de publier une photo ou une vidéo en ligne, demandez-vous si cette publication pourrait être mal interprétée ou détournée de son contexte. En considérant chaque publication comme potentiellement publique, vous éviterez de mettre en ligne du contenu qui pourrait compromettre votre réputation.
- Utiliser les paramètres de confidentialité. Rendez vos profils privés et restreignez l’accès à vos publications. N’oubliez pas que ces paramètres permettent d’exercer un certain contrôle, mais qu’ils ne sont pas infaillibles.
- Faire preuve de transparence et de professionnalisme. Faites un usage des médias sociaux au vu et au su de votre employeur et de vos collègues. Utilisez un ton respectueux dans toutes vos communications et évitez les propos qui pourraient être perçus comme étant irrespectueux ou inappropriés, que ce soit envers vos élèves, vos collègues ou votre établissement scolaire.
- Éviter de produire du contenu durant les heures de classe. Vous préviendrez ainsi les reproches au sujet de l’utilisation de votre temps de travail pour alimenter vos comptes sur les réseaux sociaux.
- Obtenir l’autorisation des parents et de la direction avant de publier du contenu en lien avec les élèves. Évitez toute publication qui pourrait révéler des informations personnelles sur vos élèves ou des informations confidentielles concernant votre établissement scolaire. Il est de plus fortement déconseillé de publier sur vos réseaux sociaux personnels du contenu en lien avec les élèves. Si vous souhaitez le faire sur les réseaux sociaux approuvés et promus par votre employeur, assurez-vous d’utiliser un appareil ou un cellulaire fourni par l’employeur et d’obtenir au préalable l’autorisation des parents ainsi que de l’établissement scolaire. N’utilisez pas votre cellulaire personnel.
Être un modèle de citoyenneté numérique
En ayant conscience des risques liés à l’usage des réseaux sociaux, vous serez davantage en mesure de les utiliser de manière responsable. Vous pourrez ainsi avoir recours à ces outils innovants pour enseigner le curriculum de façon plus dynamique. Puis vous deviendrez un modèle de citoyenneté numérique pour vos élèves et vos collègues.
Pour plus d’informations au sujet de l’utilisation responsable des médias numériques, consultez le document Utilisation des moyens de communication électroniques et des médias sociaux – recommandation professionnelle publié par l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario.
Le contenu de cet article fait écho à un atelier présenté à la Conférence des déléguées syndicales et délégués syndicaux de l’AEFO tenue en novembre dernier.
Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes
OTTAWA, le 6 décembre 2024 – Gabrielle Lemieux, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) a émis la déclaration suivante en lien avec la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes :
« Le 6 décembre 1989, la tragédie survenue à Polytechnique Montréal a coûté la vie à 14 jeunes femmes et 13 ont été blessées, victimes d’un acte de haine et de misogynie. C’est sans compter toutes les personnes qui ont été affectées de près ou de loin par cette tragédie. 35 ans après ce drame, nous continuons de nous souvenir du courage de ces femmes et de leur potentiel inachevé.
Cette date, devenue la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, nous rappelle que la lutte contre la violence fondée sur le genre demeure une responsabilité collective.
Malgré les progrès, les femmes, les filles et les membres de la communauté 2SLGBTQIA+ continuent de faire face à des réalités déplorables de violence et de discrimination.
Aujourd’hui, dans nos milieux de travail respectifs, et plus particulièrement en milieux scolaires, nous avons une occasion unique de sensibiliser et d’éduquer les jeunes générations à l’importance du respect, de l’égalité et de la lutte contre les comportements inacceptables. Et surtout, nous avons l’opportunité de travailler ensemble pour bâtir un environnement plus sécuritaire et équitable pour toutes.
Je vous invite à marquer cette journée par de simples gestes : observer une minute de silence, porter un ruban blanc ou participer à une activité commémorative. Mais au-delà de ces actions symboliques, engageons-nous collectivement à écouter, à soutenir les personnes affectées et à promouvoir une culture de respect et de non-violence.
Ensemble, bâtissons un avenir où la violence fondée sur le genre n’a plus sa place. »
Gabrielle Lemieux
Présidente de l’AEFO
Ethel Côté : dernier hommage à une Franco-Ontarienne visionnaire et engagée
OTTAWA, 29 novembre 2024 – Gabrielle Lemieux, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) a émis la déclaration suivante en hommage à la franco-ontarienne, Ethel Côté :
« Famille, amies, amis et membres de la communauté se réuniront en soirée et demain pour rendre un dernier hommage à Ethel Côté, une femme reconnue pour sa contribution exceptionnelle à l’économie sociale et solidaire. Décédée à l’âge de 66 ans, Mme Côté laisse un héritage remarquable qui continuera d’inspirer de nombreuses générations.
À l’occasion de ce dernier hommage, ses proches et les nombreuses personnes qu’elle a inspirées se souviendront de ses accomplissements marquants, notamment sa participation active à des projets tels que le Festival Jeunesse, la Place des Arts du Grand Sudbury et la planification stratégique de plusieurs associations canadiennes-françaises en Ontario.
Présidente fondatrice de la Nouvelle Scène à Ottawa et pionnière dans plusieurs projets culturels, Mme Côté a également fondé mécènESS, une entreprise dédiée au domaine du développement communautaire et de l’innovation sociale, et a occupé le poste de directrice générale d’ImpactON. À travers ces rôles, elle a marqué de son empreinte les milieux culturels, communautaires et francophones en Ontario et à travers le Canada.
Sa reconnaissance ne s’est pas limitée au Canada. En 2015, Ethel Côté a été désignée championne de l’autonomisation économique des femmes par ONU Femmes. Parmi ses nombreuses distinctions, on compte également l’Ordre du Canada, l’Ordre de l’Ontario, l’Ordre de la Pléiade et un Prix Saphir en tant que personnalité féminine de l’année en 2017.
Son dernier hommage officiel sera une occasion de célébrer une vie dédiée à l’entraide, à l’innovation sociale et au développement communautaire, ainsi que de souligner les apports importants d’une visionnaire qui a su allier humanité et leadership, tout en reconnaissant que son précieux héritage continuera de vivre à jamais au cœur de nos communautés francophones.
Nous offrons notre soutien le plus sincère et nos pensées les plus chaleureuses à tous les proches en ces moments difficiles. »
Gabrielle Lemieux
Présidente de l’AEFO