Ajout de deux PSAE pour des congés liés à des situations médicales graves

Par Amélie Cournoyer, rédactrice agréée 

Cette rubrique fait le point sur des sujets relatifs aux conditions de travail et aux droits des membres de l’AEFO.

Savez-vous que le personnel enseignant membre de l’AEFO a désormais droit à des prestations supplémentaires d’assurance-emploi (PSAE) dans le cas d’un congé familial pour raison médicale et d’un congé en cas de maladie grave? Ces prestations supplémentaires viennent couvrir 100 % du salaire pour une période maximale de huit semaines.

Ce soutien financier important pour les membres du personnel enseignant de l’AEFO qui doivent faire face à des situations familiales difficiles a été obtenu dans le cadre de la dernière ronde de négociations collectives 2022-2026 qui s’est conclue en décembre dernier. « C’est un avantage indéniable pour nos membres de pouvoir se prévaloir de ces congés prévus par la loi tout en recevant un plein salaire pendant huit semaines », affirme Michel Charron, cadre en relations de travail à l’AEFO.

À noter que parmi les membres de l’AEFO, seul le personnel enseignant a droit aux PSAE. Or, l’ensemble des membres ont accès au congé en cas de maladie grave et au congé familial pour raison médicale.

 

Le congé en cas de maladie grave

Le congé en cas de maladie grave en Ontario permet aux membres de l’AEFO de s’absenter du travail pour s’occuper d’un membre de leur famille. Au cours d’une période de 52 semaines, le congé peut atteindre 37 semaines dans le cas d’un enfant mineur et 17 semaines dans le cas d’une personne adulte. Les semaines peuvent être prises de façon consécutive ou séparée.

La définition de membres de la famille inclut notamment la conjointe ou le conjoint, les parents, les enfants, les sœurs et frères, les grands-parents, les petits-enfants, les tantes et oncles ainsi que les nièces et neveux. Quant au terme gravement malade, il fait référence à une personne « dont l’état de santé habituel a subi un changement important et dont la vie se trouve en danger en raison d’une maladie ou d’une blessure, à l’exception d’une maladie chronique ».

Ce congé s’adresse à l’ensemble du personnel à temps plein ou à temps partiel, permanent ou contractuel, qui est au service d’un employeur depuis au moins six mois sans interruption et qui est couvert par la Loi de 2000 sur les normes d’emploi (LNE).

Pour obtenir ce congé, la personne doit fournir à l’employeur un certificat médical attestant la gravité de la maladie, la nécessité des soins ou du soutien de la part de la famille, de même que la durée prévue de ces besoins. L’intention par écrit de prendre congé doit également être fournie à l’employeur, accompagnée d’un plan écrit indiquant ses semaines de congé.

Pour en savoir plus, allez lire la page Congé en cas de maladie grave du gouvernement de l’Ontario.

 

Le congé familial pour raison médicale

Pour sa part, le congé familial pour raison médicale permet aux membres de l’AEFO de s’absenter du travail pendant jusqu’à 28 semaines par période de 52 semaines afin de fournir des soins ou du soutien à une personne gravement malade, dont le décès est probable au cours des 26 semaines suivantes. Cette personne peut faire partie de la famille ou être considérée comme telle.

Toutes les employées et tous les employés visés par la LNE sont admissibles, à la condition de fournir un certificat médical attestant la gravité de la maladie et le risque important de décès. La personne qui désire prendre congé doit également informer son employeur par écrit de son intention et lui fournir un plan écrit précisant ses semaines de congé.

Pour en savoir plus, veuillez consulter la page Congé familial pour raison médicale du gouvernement de l’Ontario.

 

Bon à savoir…

  • Le congé en cas de maladie grave et le congé familial pour raison médicale sont non payés, mais l’ensemble des membres de l’AEFO ont le droit de toucher des prestations d’assurance-emploi (AE), soit les prestations pour proches aidants ou encore les prestations de soins de compassion. Pour plus d’informations, rendez-vous à la page Prestations pour proches aidants de l’assurance-emploi.
  • Les membres qui ont recours à ces deux types de congés ont les mêmes droits que leurs collègues qui prennent un congé de maternité ou un congé parental. Cela signifie que l’employeur ne peut pas menacer, congédier ni pénaliser de quelconque façon le personnel qui prend ou qui envisage de prendre ces congés.
  • Une personne pourrait être admissible aux deux types de congés si elle respecte les conditions spécifiques à chacun. Par exemple, elle pourrait prendre un congé en cas de maladie grave pour s’occuper d’un parent très malade, mais qui ne risque pas d’en mourir. Au cours de l’année, si l’état de santé du parent se dégrade au point de présenter un risque de décès dans les 26 semaines, la personne pourrait ensuite être admissible au congé familial pour raison médicale.
  • Les PSAE peuvent seulement être demandées par le personnel enseignant, et ce, durant sa période de travail, c’est-à-dire durant l’année scolaire ou le mandat de travail.

 

Démarche pour la demande de PSAE

Pour bénéficier des prestations bonifiées, la ou le membre de l’AEFO doit procéder aux étapes suivantes :

  1. Faire une demande de congé auprès de son employeur. Il est important de noter que l’employeur ne peut pas refuser une demande de congé conforme aux dispositions de la LNE.
  1. Déposer une demande de prestations d’assurance-emploi (AE) dès que le congé est approuvé par l’employeur. Une fois que Santé Canada a confirmé l’admissibilité à l’AE, la ou le membre doit demander les PSAE auprès de son employeur.

 

Une bonification bienvenue

Les PSAE permettent aux membres du personnel enseignant admissibles de se consacrer pleinement à leurs proches malades, sans craindre une baisse de revenu. Pour l’AEFO, il s’agit d’un pas de plus vers la reconnaissance des responsabilités familiales des travailleuses et travailleurs.

« Cette bonification des prestations de l’AE est une reconnaissance essentielle du rôle que jouent plusieurs de nos membres dans le soutien à des proches confrontés à des enjeux de santé majeurs. Elle s’inscrit dans une volonté plus large d’humaniser les conditions de travail en permettant aux membres de conjuguer plus aisément leurs responsabilités professionnelles et personnelles », conclut Michel Charron.

L’AEFO invite ses membres à communiquer avec leur agente ou agent d’unité pour toute question au sujet de leur admissibilité ou pour recevoir un accompagnement dans leurs démarches.

Réaction à l’annonce du ministre de l’Éducation du 29 mai 2025

OTTAWA, le 29 mai 2025 – Gabrielle Lemieux, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a émis la déclaration suivante en lien avec l’annonce du ministre Calandra concernant le Programme des agents scolaires de l’Ontario et la gouvernance des conseils scolaires :

« Je tiens d’abord à souligner l’importance fondamentale de la gouvernance scolaire locale et ce, particulièrement pour les conseils francophones pour lesquels nous avons tant milité. Toute mesure imposée de manière centralisée, sans tenir compte du contexte communautaire francophone affaiblit le principe de gouvernance partagée.

L’approche du gouvernement risque de miner la confiance des familles, des élèves et du personnel enseignant envers les conseils et nos écoles francophones, en plus d’avoir un impact significatif sur le bon fonctionnement de notre système scolaire francophone.

Au lieu de s’en prendre aux conseils scolaires, nous implorons le gouvernement d’investir adéquatement dans le système d’éducation pour assurer la pérennité du système de langue française, pour adresser la violence dans les écoles et remédier à la pénurie croissante de personnel qualifié.

Nous prenons également connaissance avec préoccupation de l’annonce concernant la réintroduction obligatoire de la présence policière dans les écoles de la province.

Il est impératif que toute décision liée à la sécurité dans les écoles repose sur une approche fondée sur les droits de la personne, la recherche probante incluant Rêves repoussés : les élèves noirs du système public d’éducation de l’Ontario de la Commission ontarienne des droits de la personne (CODP) et l’écoute des élèves et des communautés noires, racialisées, autochtones et 2SLGBTQIA+, tout en s’assurant que les initiatives du gouvernement ne nuisent pas, même indirectement, au bien-être des élèves.

L’AEFO prendra le temps d’analyser le projet de loi qui sera déposé sous peu afin de tenir compte des impacts potentiels sur nos membres, nos communautés et surtout nos élèves. »

Gabrielle Lemieux
Présidente de l’AEFO

Déclaration commune de leaders en éducation au Canada

SASKATOON, le 28 mai 2025 Les présidences des organisations enseignantes du Canada se sont réunies à Whitecap, en Saskatchewan, les 26 et 27 mai 2025, pour discuter de la défense de l’éducation publique à travers le pays. Les échanges ont porté sur deux préoccupations majeures : les défis persistants liés à la rétention et au recrutement du personnel enseignant, ainsi que la hausse des incidents de violence et d’agression dans les écoles. 

Les présidences ont réaffirmé leur engagement commun envers l’éducation publique et ont lancé un appel aux gouvernements pour qu’ils investissent davantage dans le personnel enseignant, les services de soutien aux élèves et des milieux scolaires plus sécuritaires. 

Leurs positions sont appuyées par les récentes conclusions du sondage l’enquête Parachute 2024 de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE), qui soulignent la gravité de la situation : 

Près de 80 % des membres du personnel de l’éducation se disent aux prises avec une charge de travail imprévisible et de plus en plus lourde. Pour 70 % de ces personnes, les piètres conditions de travail sont en cause. 

  • 95 % de professionnelles et professionnels de l’éducation font observer que les pénuries de personnel ont une incidence négative sur les élèves. L’insatisfaction des besoins éducatifs et l’érosion des services et des mesures de soutien spécialisés sont considérées comme les conséquences les plus graves. 
  • 55 % des membres du personnel de l’éducation ont été victimes de violence ou d’agression au cours de la dernière année.  
  • Malgré un taux de signalement élevé de ces incidents, les comités ou les personnes responsables de la santé et de la sécurité n’ont pris des mesures appropriées que dans 25% des cas. Les directions scolaires sont débordées. 

Ces constats témoignent d’une pression croissante exercée sur le personnel enseignant et l’ensemble du système d’éducation publique. Les élèves et le personnel scolaire à travers le Canada méritent des environnements d’apprentissage et de travail sécuritaires et bienveillants. Pourtant, de nombreux établissements continuent de faire face à des conditions difficiles nuisant au bien-être et à la réussite scolaire des élèves. Sans action immédiate, la profession risque de perdre davantage d’enseignantes et d’enseignants qualifiés et chevronnés, ce qui compliquera encore plus le recrutement et la rétention de nouveau personnel. Les défis actuels poussent des travailleuses et travailleurs du milieu à quitter la profession et en découragent d’autres à s’y engager. 

Il n’est pas trop tard pour renverser la tendance, mais des problèmes comme la violence scolaire nécessitent une attention urgente. 

Ensemble, les présidences interpellent les gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi que le Conseil des ministres de l’Éducation du Canada pour qu’ils prennent des mesures immédiates dans l’intérêt des élèves à travers le pays. 

Les présidences, ainsi que les organisations qu’elles représentent, sont prêtes à collaborer avec les gouvernements pour améliorer l’éducation publique. Les priorités clés comprennent : 

  • La réduction de l’effectif des classes, pour permettre un enseignement de qualité et un meilleur soutien aux élèves. 
  • L’augmentation du personnel de soutien et de spécialistes dans les écoles.  
  • Des dispositions concrètes concernant la complexité des classes et de la sécurité des environnements d’apprentissage. 
  • La transparence du processus de signalement des incidents violents, y compris les mesures prises. 

Ces priorités reflètent ce qui est essentiel et urgent pour créer les conditions nécessaires à la réussite des élèves et du personnel enseignant. L’accès à une éducation publique de qualité pour tous les élèves est un pilier fondamental de la culture et des valeurs canadiennes, et contribue à une économie forte et à une démocratie vigoureuse.  

Signataires
Jason Schilling — The Alberta Teachers’ Association (ATA)
Gabrielle Lemieux — Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO)
Stéphanie Babineau — Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick, Fédération des enseignants du Nouveau-Brunswick (AEFNB/FENB)
Clint Johnston — Fédération des enseignantes et enseignants de la Colombie-Britannique (FECB)
Heidi Yetman — Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (CTF/FCE)
Mona-Élise Sévigny — Éducatrices et éducateurs francophones du Manitoba (ÉFM)
Karen Brown — Fédération des enseignantes et des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario (FEEO)
Lillian Klausen — The Manitoba Teachers’ Society (MTS)
Peter Lagacy — New Brunswick Teachers’ Association, Fédération des enseignants du Nouveau-Brunswick (NBTA/FENB)
Trent Langdon — Newfoundland and Labrador Teachers’ Association (NLTA)
Peter Day — Nova Scotia Teachers’ Union (NSTU)
Justin Matchett — Association des enseignants et enseignantes du Nunavut (AEN)
Rita Mueller — Association des enseignants et enseignantes des Territoires du Nord-Ouest (AETNO)
René Jansen in de Wal — Ontario English Catholic Teachers’ Association (OECTA)
Karen Littlewood — Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (OSSTF/FEESO)
Mike Foulds — Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (FEO)
Andy Doran — Prince Edward Island Teachers’ Federation (PEITF)
Samantha Becotte — Fédération des enseignantes et enseignants de la Saskatchewan (FES)
Ted Hupé — Association des professionnels de l’éducation du Yukon (APEY)

Réaction au Budget de l’Ontario 2025

OTTAWA, le 16 mai 2025 – Gabrielle Lemieux, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a émis la déclaration suivante en lien avec le Budget de l’Ontario 2025 :

« Une fois de plus, le gouvernement Ford affirme faire de l’éducation une priorité, mais le budget provincial dévoilé hier révèle une réalité bien différente. Bien que nous comprenions que nous faisons face à une situation sans précédent, notamment en raison de la guerre tarifaire avec nos voisins du Sud, cela ne saurait justifier les compressions qui affectent directement nos écoles, nos élèves et l’avenir de notre société.

Malgré certaines annonces positives, notamment un investissement de 55,8 millions de dollars sur deux ans pour former 2 600 nouveaux enseignants, le budget ne prévoit aucune augmentation significative du financement de l’éducation pour au moins les trois prochaines années. Cette stagnation prolonge le sous-financement chronique qui affecte notre système éducatif depuis 2018, mettant sérieusement en péril la qualité et l’accessibilité à l’éducation en langue française financée par les fonds publics dans toute la province.

Investir dans l’éducation, c’est investir dans l’avenir de nos enfants et de l’Ontario. Or, le plafonnement annoncé des investissements, qui ne suivent même pas l’inflation, constitue un recul déguisé particulièrement alarmant. Cela risque d’exacerber les défis majeurs auxquels nos écoles sont déjà confrontées, notamment la pénurie persistante de personnel qualifié et la violence scolaire grandissante.

J’aimerais rappeler au gouvernement que les défis du système d’éducation publique en langue française exigent des solutions concrètes et durables, qui vont bien au-delà de mesures superficielles. Je suis curieuse de voir de quelle façon les ressources additionnelles annoncées seront mises en applications, mais sans une répartition équitable pour la formation du personnel enseignant, la situation dans les écoles franco-ontariennes pourrait empirer davantage.

L’AEFO exhorte donc le gouvernement à écouter attentivement le personnel enseignant et à reconnaître leur rôle essentiel dans la formation de la jeunesse franco-ontarienne. Il est impératif que l’éducation devienne une véritable priorité pour garantir l’équité et la prospérité future de notre province.

Par ailleurs, concernant l’investissement crucial de plus de 303 millions de dollars pour les services communautaires en santé mentale et en lutte contre les dépendances, nous saluons cette annonce et veillerons de près à ce que ces fonds soient réellement acheminés au bénéfice direct des travailleuses et travailleurs dans ces services et à nos communautés qui en ont le plus besoin.

Je réitère le fait que nous sommes prêtes et prêts à travailler en partenariat avec le gouvernement afin de trouver des solutions efficaces et équitables. Pour y parvenir, il nous faut un interlocuteur gouvernemental réellement engagé et déterminé à investir dans l’avenir de nos élèves francophones. »

 

Gabrielle Lemieux
Présidente de l’AEFO

Réaction au rapport « Au bout du rouleau » sur la violence dans les écoles ontariennes.

OTTAWA, 8 mai 2025 – Gabrielle Lemieux, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a émis la déclaration suivante en réaction à la récente publication du rapport Au bout du rouleau – Violence, austérité et négligence institutionnelle dans les écoles ontariennes rédigé par une équipe de recherche de l’Université d’Ottawa :

« Le portrait qui se dégage du rapport de l’Université d’Ottawa est alarmant, mais malheureusement pas surprenant. Il confirme ce que nos membres vivent et dénoncent depuis des années : un niveau de violence inacceptable dans les écoles, un épuisement généralisé, et un sentiment d’abandon face à des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader. Nous sommes vraiment au bout du rouleau.

Le système d’éducation en langue française financé par les fonds publics est à bout de souffle. L’intégration des élèves à besoins particuliers sans appui supplémentaire a déjà mis nos membres à rude épreuve en ce qui concerne la violence en milieu de travail.

Ce rapport confirme ce que nos données internes et les témoignages de membres sur le terrain nous indiquaient déjà : le statu quo n’est pas soutenable. Ce que nous vivons est symptomatique d’un manque d’investissement chronique dans le système. Ce sous-financement exacerbe la crise existante et place le personnel enseignant et les élèves dans un environnement toujours plus éprouvant et insécurisant.

L’AEFO exige du gouvernement de l’Ontario et des employeurs un plan d’action concret et immédiat pour notamment stabiliser les effectifs, réduire les ratios, renforcer le soutien en classe, former le personnel enseignant, et investir massivement en santé et sécurité dans les écoles. Il faut que ces investissements ne se limitent pas à de simples lignes budgétaires, mais qu’ils se rendent jusque dans les écoles, dans les classes, auprès de nos élèves et de nos collègues.

Tous nos membres et leurs élèves méritent de pouvoir travailler et apprendre dans des environnements sains et sécuritaires. »

 

Gabrielle Lemieux
Présidente de l’AEFO

Réaction à la composition du nouveau Conseil des ministres de l’Ontario

OTTAWA, 20 mars 2025 – Gabrielle Lemieux, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a émis la déclaration suivante en lien avec l’annonce de la composition du nouveau Conseil des ministres de l’Ontario, survenue le 19 mars :

« En mon nom et en celui de l’AEFO, je tiens à féliciter l’honorable Paul Calandra pour sa nomination à titre de ministre de l’Éducation de l’Ontario. Nous espérons que cette nomination marquera un engagement renouvelé envers l’éducation financée par les fonds publiques et, plus particulièrement, envers le système en langue française de l’Ontario.

Cependant, nous ne pouvons ignorer notre vive inquiétude face à l’instabilité dans ce ministère. Paul Calandra devient le quatrième ministre de l’Éducation en moins d’un an : une situation qui soulève des questions sur la priorité qu’accorde ce gouvernement à l’éducation, ainsi que sur la continuité et la cohérence des politiques éducatives en Ontario. Nos membres du personnel enseignant, les élèves et leurs familles ont besoin de stabilité et de leadership à long terme pour faire face aux défis du secteur.

L’AEFO insiste sur l’importance d’une approche collaborative et concertée du gouvernement avec les travailleuses et travailleurs en éducation. Nous sommes prêtes et prêts à travailler avec le nouveau ministre et son équipe pour adresser les enjeux pressants du système éducatif francophone.

En effet, l’éducation de langue française financée par les fonds publics fait face à des défis majeurs, notamment :

  • Une pénurie criante de personnel enseignant et de soutien;
  • Une charge de travail excessive et des conditions de travail préoccupantes;
  • Une violence croissante dans les milieux scolaires et un besoin accru de ressources en santé mentale;
  • Un manque de financement et de ressources spécialisées adaptées aux besoins des élèves.

Ces enjeux nécessitent des solutions concrètes et urgentes et j’espère que cette nomination apportera une nouvelle orientation avec des politiques éducatives plus équitables et adaptées aux réalités du terrain.

Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, la ministre Mulroney a fait une déclaration qui incluait « Les francophones sont un atout essentiel pour la prospérité de la province et jouent un rôle essentiel dans son tissu social, culturel et économique. » M. Calandra on se tourne maintenant vers vous : l’avenir des élèves franco-ontariens et la vitalité du système d’éducation en langue française dépendent de vos décisions et d’un investissement réel.

Nouveau ministre associé délégué à la Santé mentale et à la Lutte contre les dépendances

Je félicite également, en mon nom et en celui de l’AEFO, l’honorable Vijay Thanigasalam pour sa nomination à titre de ministre associé délégué à la Santé mentale et à la Lutte contre les dépendances. Pour nos membres qui travaillent dans ces secteurs, il est essentiel de développer des relations solides afin d’assurer un meilleur accès aux services de santé en français pour les communautés franco-ontariennes.

L’AEFO demeure engagée à défendre les intérêts de ses membres et à s’assurer que leurs voix soient entendues. J’appelle le gouvernement à agir avec responsabilité et à apporter des solutions durables pour l’éducation en Ontario. »

 

Gabrielle Lemieux, 
Présidente de l’AEFO

Réaction à la composition du nouveau cabinet fédéral

OTTAWA, 18 mars 2025 – Gabrielle Lemieux, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a émis la déclaration suivante en lien avec la composition du nouveau cabinet fédéral dirigé par le premier ministre Mark Carney :

« L’incertitude concernant la présence explicite d’un ministère dédié aux conditions des femmes et à l’équité des genres du nouveau cabinet fédéral est troublante. L’AEFO considère essentiel que ces dossiers soient portés de manière distincte et prioritaire au sein du gouvernement fédéral, afin de garantir des politiques et des actions concrètes visant l’égalité réelle et l’épanouissement de toutes et tous.

Dans un contexte politique préoccupant, marqué par des reculs aux États-Unis sur les droits des femmes, des personnes 2SLGBTQIA+, ainsi qu’en matière d’équité, de diversité et d’inclusion, notre vigilance doit être constante.

Comme syndicalistes, nous sommes les protectrices et les protecteurs de nos valeurs sociales et nous devons rester unis pour résister aux menaces idéologiques et politiques qui nous entourent.

L’AEFO appelle donc le gouvernement fédéral à clarifier rapidement ses intentions et à rétablir un engagement clair et manifeste envers les droits des femmes et l’équité entre les genres. Nous continuerons de suivre attentivement l’évolution de cette situation, en collaboration avec nos collègues d’un bout à l’autre du pays, et demeurons déterminés à défendre les intérêts des enseignantes et enseignants franco-ontariens ainsi que ceux de nos communautés dans leur ensemble.

L’AEFO s’inquiète également de l’abolition du ministère des Langues officielles qui a été intégré au ministère de la Culture et de l’Identité canadienne, sous la responsabilité de Steven Guilbeault. Ce changement suscite de sérieuses préoccupations quant à l’avenir et à la reconnaissance des communautés francophones en situation minoritaire. Nous craignons en effet que ce changement n’affaiblisse le soutien aux communautés francophones, particulièrement en Ontario où les défis demeurent nombreux.

Et avec les élections qui s’en viennent, il sera important de garder ces valeurs et priorités en tête lorsque le temps du scrutin sera venu. »

 

Gabrielle Lemieux
Présidente de l’AEFO

La rédaction des bulletins scolaires

Cette rubrique fait le point sur des sujets relatifs aux conditions de travail et aux droits des membres de l’AEFO.

Par Amélie Cournoyer, rédactrice agréée

Les bulletins scolaires constituent un outil de communication entre l’école et les parents. Ils fournissent une rétroaction sur les apprentissages de leur enfant, ses réussites et les points à améliorer.

Dans les bulletins, les commentaires anecdotiques rédigés par le personnel enseignant apportent des informations supplémentaires et des éclaircissements sur les notes ou les cotes attribuées. Les parents peuvent ainsi mieux comprendre comment évolue l’apprentissage de leur enfant.

S’il est crucial de tenir les parents au courant du parcours de leur enfant, c’est parce qu’ils ont un rôle décisif à jouer dans son succès scolaire. Diverses études montrent en effet que les élèves obtiennent de meilleurs résultats lorsque leurs parents s’engagent activement dans le processus d’apprentissage.

La rédaction des bulletins, une responsabilité importante

Pour le personnel enseignant, la rédaction des commentaires de bulletins est une tâche lourde et complexe, qui représente plusieurs heures de travail et qui exige une grande rigueur. L’enseignante ou l’enseignant doit en effet produire des commentaires constructifs et pertinents qui s’alignent avant tout avec les preuves d’apprentissage accumulées au fil du temps, selon la politique du ministère de l’Éducation Faire croître le succès, tout en respectant les directives de l’employeur.

Cela dit, l’évaluation des élèves et la communication de leur rendement par l’entremise des commentaires de bulletins doivent d’abord et avant tout refléter le jugement professionnel de l’enseignante ou de l’enseignant. « L’AEFO encourage ses membres à utiliser leur jugement professionnel pour interpréter leurs preuves d’apprentissage et expliquer clairement les progrès des élèves à leur parent ou tutrice ou tuteur », précise Gabrielle Lemieux, présidente de l’AEFO.

Quand le jugement professionnel est remis en doute

Les bulletins scolaires sont ultimement sous la responsabilité des directions d’école. Il arrive donc parfois que celles-ci remettent en question des cotes, des notes ou des commentaires rédigés par le personnel enseignant. Des modifications peuvent également être demandées.

La majorité des demandes de modification restent mineures. Elles vont, par exemple, concerner l’orthographe, la syntaxe ou le remplacement de termes négatifs par leurs équivalents positifs. Mais certaines peuvent changer le sens du commentaire ou aller carrément à l’encontre du message que l’enseignante ou l’enseignant souhaite transmettre, remettant ainsi son jugement professionnel en doute.

Si tel est le cas, l’enseignante ou l’enseignant est encouragé à entretenir une discussion pédagogique avec la direction. Cette conversation doit demeurer constructive et basée sur des données factuelles ainsi que des références aux politiques ministérielles. « Le personnel enseignant ne devrait pas hésiter à aller parler à sa direction pour s’informer du raisonnement derrière les demandes de modification et à exprimer son désaccord, au besoin », soutient Gabrielle Lemieux.

Quand le désaccord persiste

Lorsqu’un consensus n’est pas possible, c’est la direction qui a le dernier mot, puisqu’elle est la superviseure immédiate du personnel enseignant et qu’elle est responsable des bulletins scolaires.

Aux enseignantes et enseignants des écoles élémentaires, l’AEFO conseille de ne pas signer les bulletins qui ne reflètent pas leur jugement professionnel. Pour ce qui est des écoles secondaires, la direction signe d’office tous les bulletins. Ainsi, le seul recours pour le personnel enseignant qui n’endosse pas un bulletin d’élève est de diriger le parent qui a des questions vers la direction.

Les enseignantes et enseignants qui rencontrent des difficultés avec leur direction en ce qui a trait aux bulletins sont invités à consulter leur unité locale. « Les membres de l’AEFO ne doivent pas hésiter à contacter leur présidence d’unité pour leur faire part de la situation et savoir comment celle-ci peut les soutenir », mentionne Gabrielle Lemieux. La présidence pourrait transmettre l’information au conseil scolaire et mettre de l’avant certaines revendications, telles que le respect du jugement professionnel du personnel enseignant ainsi que la clarification et la standardisation des attentes des directions, par exemple. « Nous demandons que les directions des écoles s’engagent à respecter davantage le jugement professionnel du personnel enseignant lors de la rédaction des bulletins. Ça inclut des lignes directrices claires pour limiter les demandes de modifications arbitraires qui pourraient altérer le message initial », poursuit-elle.

Comment prévenir les situations conflictuelles?

Pour tenter d’éviter les situations problématiques avec la direction en lien avec la rédaction des bulletins, le personnel enseignant peut :

  • avoir une discussion avec la direction d’école en début d’année scolaire afin de connaître ses attentes (ce conseil s’adresse particulièrement aux enseignantes et enseignants commençant leur carrière ou vivant un changement de direction à l’école);
  • discuter avec la direction et les parents dès qu’une situation problématique est observée chez une ou un élève au cours de l’année, ce qui évite les mauvaises surprises au moment de la remise des bulletins;
  • entretenir une discussion ouverte et continue avec les parents au sujet des apprentissages de leur enfant à l’aide de différents moyens (p. ex. : faire signer les travaux et examens chaque mois, envoyer des courriels de suivi des activités, utiliser une plateforme de communication entre l’école et les parents – comme Class Dojo ou Remind – qui est approuvée par le conseil et utilisée uniquement à des fins professionnelles);
  • appuyer les évaluations des élèves sur des données (p. ex. : preuves d’apprentissage, tableaux, graphiques, évaluations, grilles, etc.) afin d’éviter toutes formes de subjectivité;
  • conserver les traces écrites des évaluations et des échanges avec les élèves, les parents et la direction, lesquelles pourront être utilisées en cas de différend;
  • apprendre à aiguiser son jugement professionnel lorsqu’on débute dans la profession enseignante en développant son expérience de diverses façons (p. ex. : diversifier ses approches pédagogiques, collaborer avec des collègues, suivre de la formation continue, assister à des conférences et à des forums, demander à des collègues des exemples de commentaires, se trouver une ou un mentor);
  • se référer au Guide d’appui à la préparation des bulletins scolaires avant d’entamer la rédaction des bulletins;
  • consulter l’unité en cas de doute ou si vous avez besoin d’appui.

Un guide de soutien à la rédaction des bulletins

Pour faciliter la tâche du personnel enseignant lors de la rédaction des bulletins, l’AEFO a conçu le Guide d’appui à la préparation des bulletins scolaires, en collaboration avec le Conseil des associations d’employeurs (CAE) et le ministère de l’Éducation. En plus de résumer les attentes et les principes en matière de préparation et de rédaction des commentaires, selon la politique Faire croître le succès, le guide explique comment communiquer clairement le rendement scolaire des élèves.

On y trouve d’ailleurs de nombreux modèles de commentaires pouvant être utilisés pour les élèves de la maternelle et des jardins d’enfants jusqu’à la 12e année. Il est à noter que certains d’entre eux sont devenus obsolètes en raison de la révision de nombreux curriculums depuis la publication du guide, bien que le contexte concernant Faire croître le succès demeure encore pertinent.

« Le guide propose des stratégies et des exemples concrets pour justifier les décisions d’évaluation auprès de la direction et des parents. On recommande donc au personnel enseignant de s’y référer pour éviter que leurs commentaires dans le bulletin scolaire soient remis en question par leur direction », précise la présidente de l’AEFO. L’association offre aussi aux membres du personnel enseignant son Guide sur le jugement professionnel quand on enseigne.

En somme, l’objectif pour le personnel enseignant est de travailler en amont pour réduire le nombre de modifications demandées par la direction et éviter les situations conflictuelles en lien avec la rédaction des commentaires. D’autant plus que c’est une tâche récurrente, qui revient trois fois par année. « La rédaction des bulletins est une belle occasion de mettre en lumière les besoins, les progrès et les réussites des élèves. En favorisant une communication ouverte entre le personnel enseignant, la direction et les parents, il est possible de renforcer la confiance et de valoriser le jugement professionnel des enseignantes et enseignants. L’AEFO demeure engagée à soutenir ses membres afin qu’elles et ils puissent exercer pleinement leur rôle », conclut Gabrielle Lemieux.

Réaction à l’issue des élections provinciales 2025

OTTAWA, 28 février 2025Gabrielle Lemieux, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a émis la déclaration suivante en lien avec les résultats de l’élection provinciale et la réélection du Parti conservateur : 

« Tout d’abord, je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui ont pris part au processus démocratique et exercé leur droit de vote. Que l’on soit d’accord ou non avec le résultat de ces élections, il est essentiel de reconnaître la volonté exprimée par les électrices et les électeurs ontariens. 

Peu importe le contexte politique, je tiens à réaffirmer l’engagement de l’AEFO à collaborer avec le gouvernement élu afin de faire avancer les enjeux essentiels pour nos membres et les communautés franco-ontariennes. 

Tout au long de la campagne électorale, des enjeux cruciaux pour nos membres – dont l’éducation en langue française, la santé mentale, la sécurité dans nos écoles et les conditions de travail en éducation – ont été trop peu abordés. Or, ces questions sont fondamentales pour assurer l’avenir et l’épanouissement de nos communautés. 

Le système d’éducation de langue française, tout comme les services publics offerts en français d’ailleurs, fait face à des défis majeurs qui ne peuvent être réglés par des solutions superficielles. Sans actions concrètes, les conditions d’apprentissage de nos élèves francophones continueront de se détériorer. Il est crucial que le gouvernement en prenne la pleine mesure durant ce nouveau mandat.

L’histoire nous montre que le changement prend du temps, mais aussi que notre engagement et notre détermination portent fruit. Ce résultat est décevant, mais notre communauté a toujours su faire face aux défis avec résilience et persévérance. Nous avons gagné nos écoles francophones, notre gestion scolaire et le droit d’apprendre en français, malgré l’adversité. Ensemble, nous continuerons d’avancer, car la prochaine génération compte sur nous pour assurer un avenir où l’éducation et les services en français demeurent une priorité. 

Soyez assurées et assurés que l’AEFO poursuivra son travail de représentation et de mobilisation afin que ces priorités soient placées au cœur de nos actions. Nous demeurons pleinement engagées et engagés à défendre les intérêts de nos membres et de nos communautés, et à œuvrer pour des avancées concrètes. » 

 

Gabrielle Lemieux
Présidente de l’AEFO

 

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