Fermeture du Centre des sciences de l’Ontario

OTTAWA, le 27 juin 2024 – Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) a aujourd’hui fait la déclaration suivante en lien avec l’annonce du gouvernement Ford concernant la fermeture du Centre des sciences de l’Ontario :

« Vendredi dernier, le 21 juin 2024, le ministre de l’Infrastructure de l’Ontario a annoncé la fermeture immédiate et définitive du Centre des sciences de l’Ontario en raison de la détérioration de l’infrastructure du bâtiment, laquelle aurait pu être évitée, selon l’avis d’experts qui se sont prononcés depuis.

Cette fermeture, nous le savons, causera des désagréments et des perturbations pour ses travailleuses et travailleurs, mais également pour toutes les familles et les jeunes qui profitent des camps et des écoles du Centre.

Depuis sa construction en 1969, le Centre a offert des ressources en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques et représente donc une source d’apprentissages inestimable. En effet, cet édifice avait l’avantage de réunir sous un même toit des occasions éducatives pour tout ce qui touche les sciences, pour les enfants, les élèves et les familles de la communauté ontarienne.

Le Centre des sciences de l’Ontario est un des premiers centres des sciences interactifs et pratiques au monde, et représente un réel héritage culturel pour Toronto et toute la province de l’Ontario. J’en suis certaine, les souvenirs créés à l’intérieur de ses murs sont vraiment particuliers, et plusieurs des membres de l’AEFO ont assurément eu le plaisir et le privilège de le visiter, soit avec leurs élèves ou leur famille.

Plutôt que de favoriser une fermeture définitive du Centre, nous implorons le gouvernement Ford de prioriser les réparations requises, qui minimiseraient l’impact sur l’expérience de l’édifice par le public et favoriserait la poursuite des apprentissages qui s’y font. »

Anne Vinet-Roy
Présidente de l’AEFO

Soutien à la communauté francophone du Nord-Ouest de l’Ontario à la suite du retrait du drapeau franco-ontarien à Greenstone

OTTAWA, le 26 juin 2024 – Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) a aujourd’hui fait la déclaration suivante en soutien à l’Association des francophones du Nord-Ouest de l’Ontario (AFNOO) et à la communauté francophone de la région de Geraldton pour donner suite à leur décision de retirer le drapeau franco-ontarien à l’hôtel de ville de Greenstone :

« Le conseil municipal de la ville de Greenstone a décidé de ne plus faire flotter en permanence le drapeau franco-ontarien à l’hôtel de ville. En plus d’être un affront inacceptable envers toute la population franco-ontarienne, ce geste vient rejeter plus de 400 ans d’histoire.

Cette décision prise le jour même de la Saint-Jean-Baptiste est choquante, alors que, en tant que société progressiste, nous avons le devoir d’honorer la diversité sous toutes ses formes et ainsi d’accorder une place et une importance aux francophones de l’Ontario, qui contribuent depuis plusieurs centaines d’années à l’essor de notre province et à sa richesse culturelle.

L’AEFO exprime donc son appui envers l’AFNOO, à la communauté francophone de la région de Geraldton et à l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario afin de dénoncer cette situation déplorable et de faire comprendre à la Ville de Greenstone que cet acte est clairement francophobe. Celui-ci est non seulement discriminatoire, mais il risque aussi de faire reculer la représentation et la visibilité de la population franco-ontarienne partout en Ontario, dont font partie les membres de l’AEFO.

Nous suivrons de près les actions que poseront l’AFNOO et ses partenaires pour tenter de résoudre cette impasse. »

 

Anne Vinet-Roy
Présidente de l’AEFO

Soutien envers les enseignantes, enseignants et syndicalistes en Haïti

OTTAWA, le 25 juin 2024 – Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a fait aujourd’hui la déclaration suivante afin d’exprimer le soutien de l’association envers nos collègues en Haïti :  

« À nos chères collègues et chers collègues du personnel enseignant d’Haïti, l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) tient à vous témoigner son soutien alors que vous et vos proches vivez sans doute des moments éprouvants, déroutants et dénués de sens. Les tensions politiques ainsi que tous les problèmes qui découlent de la résurgence de la violence en Haïti et à Port-au-Prince nous attristent et nous préoccupent grandement.   

En tant qu’association militant notamment pour l’accessibilité de l’éducation, la sécurité au cœur des écoles et l’inclusion de toutes et de tous, nous ne pouvons imaginer l’impact de cette catastrophe humanitaire sur l’éducation et les nouvelles générations. Le secrétaire général de la Commission canadienne pour l’UNESCO, Yves-Gérard Méhou-Loko, a d’ailleurs déclaré que l’instruction est essentielle pour « élever l’esprit des gens et pour les amener à comprendre les bienfaits de la paix, de la bienveillance et de l’empathie ». Nous nous inquiétons donc profondément des conséquences des événements qui se déroulent dans votre pays présentement.      

Nous tenons donc, en ces temps difficiles, à leur faire part de notre solidarité et nous invitons nos membres et partenaires à le faire aussi. Comme le rappelle si bien la déclaration de l’Internationale de l’éducation, « les établissements scolaires doivent être des havres de paix pour les enfants, les étudiants et le personnel éducatif ». C’est ce que nous souhaitons à toutes et tous nos collègues d’Haïti et de partout au monde.  

Bon courage à toutes et tous! » 

Anne Vinet-Roy
Présidente de l’AEFO

L’intelligence artificielle en éducation, une question d’adaptation

Par Amélie Cournoyer, rédactrice agréée

L’introduction de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine de l’éducation remonte aux années 1970. Or, ce n’est qu’en novembre 2022, au lancement de ChatGPT, qu’on a réalisé l’étendue de ses capacités, mais aussi à s’inquiéter de ses potentielles dérives. 

Le personnel en éducation travaille depuis plusieurs années avec de nombreux modèles d’IA (par exemple : livres intelligents, applications éducatives, plateformes d’apprentissage, moteurs de recherche, aide à la rédaction et à la correction du français, etc.). Néanmoins, l’adaptation aux IA génératives, c’est-à-dire un type de système d’IA capable de générer du contenu (texte, audio, code, images, vidéos), reste encore difficile aujourd’hui dans le milieu de l’éducation. « Il n’y a pas eu d’action concrète pour aider les enseignantes et enseignants à s’adapter à cette nouvelle réalité technologique », fait remarquer Dave Anctil, enseignant au Collège Jean-de-Brébeuf et chercheur affilié à l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et du numérique (Obvia) de l’Université Laval.

Résultat : le flou persiste quant à son utilisation par les élèves et le personnel en éducation. En effet, en l’absence de politiques formelles de la part des conseils scolaires, certaines écoles l’interdisent, alors que d’autres la permettent; certains enseignantes et enseignants y ont recours, d’autres non. « Et il n’existe toujours pas de guide méthodologique pour comprendre comment travailler de manière intègre avec ces outils », ajoute Dave Anctil.

Mais qu’est-ce qui explique une telle confusion? « Les gens n’étaient pas prêts. Il y a donc un déficit de littératie numérique. Mais pas juste ça : on ne s’attendait pas à ce que des outils aussi puissants, comme OpenAi, Google et compagnie, soient disponibles aussi rapidement et à un aussi grand nombre de personnes », répond celui qui enseigne l’intelligence artificielle, la philosophie, le droit et les sciences cognitives.

 

L’IA au service des enseignantes et enseignants

En tant que professeur, Dave Anctil tire parti de l’IA depuis 2013 : « Je l’utilise pour absolument tout; elle est intégrée à toutes mes routines de travail. » Il s’en sert comme aide pour simplifier ou vulgariser son contenu pédagogique, planifier des activités pédagogiques, corriger certains types de travaux, répondre à des courriels, écrire des lettres de recommandation pour ses élèves, traduire des publications scientifiques de l’anglais vers le français. « Je pourrais continuer comme ça longtemps », dit-il en arrêtant son énumération.

Dave Anctil n’est pas le seul professeur enthousiaste par rapport à l’IA. Selon le spécialiste en sciences de l’éducation et technologies François Guité, un des grands avantages de l’IA est l’automatisation partielle de certaines tâches administratives, répétitives ou prévisibles, telles que la planification des cours de même que l’évaluation ou la détection des risques d’échec. « L’enseignement perd de son attractivité : on a de la difficulté à recruter du personnel enseignant en ce moment et il y a un fort taux de décrochage. Pourquoi? Notamment parce qu’il y a des parties de la tâche de l’enseignement qui sont ennuyeuses, fastidieuses », soutient-il.

Partant du constat que seulement 49 % de la tâche en enseignement est consacré aux interactions directes avec les élèves, une étude de McKinsey & Company rapportée par François Guité avance que l’utilisation de l’IA permettrait aux enseignantes et enseignants de regagner environ le quart du temps, qu’elles et ils pourraient investir dans le soutien aux élèves. « C’est un gain en temps et en motivation qui va rendre le travail beaucoup plus agréable », affirme celui qui a lui-même enseigné pendant 25 ans.

Anne Vinet-Roy, présidente de l’AEFO, abonde dans le même sens : « Quand on regarde comment l’IA aurait le potentiel de réduire le fardeau administratif pour nos membres, c’est vraiment excitant parce que ça voudrait dire que nos membres pourraient se concentrer sur ce qui les passionne le plus : l’enseignement et les élèves. »

 

Un appui aux apprentissages des élèves

« L’autre grande promesse de l’IA en éducation, avance François Guité, c’est d’offrir des outils capables de personnaliser l’approche pédagogique en fonction des besoins propres à chaque jeune et ainsi de voir à la réussite de l’ensemble des élèves. »

Selon plusieurs, l’IA peut être vue comme une ressource importante afin de renforcer l’engagement scolaire des élèves, de prévenir le décrochage et de favoriser leur réussite. En voici quelques exemples :

  • Les systèmes de tuteurs intelligents (STI) en assistance au personnel enseignant peuvent intégrer des données scolaires et les combiner aux habitudes d’apprentissage des élèves afin de personnaliser les objectifs d’apprentissage.
  • Les chatbots (agents conversationnels) permettent d’accroître les interactions entre les élèves et le contenu d’apprentissage en clarifiant ou en approfondissant le sujet ou en proposant des ressources d’apprentissage additionnelles.
  • Certains outils basés sur l’IA peuvent améliorer et personnaliser l’aide aux devoirs selon les défis rencontrés par les élèves.
  • Des modèles d’IA peuvent être utilisés pour rendre plus agréables les exercices répétitifs (par exemple : outils qui ont recours à la ludification, algorithmes qui favorisent la motivation et la mémorisation).
  • Les données recueillies sur les élèves permettent d’identifier plus rapidement ceux et celles à risque de décrochage scolaire et de le mentionner au personnel enseignant.
  • Des outils basés sur l’IA peuvent fournir une aide aux élèves avec des besoins particuliers (par exemple : Dytective pour la détection précoce de la dyslexie, StorySign pour traduire les livres en langue des signes afin d’aider les enfants vivant avec une surdité à lire, les chatbots pour aider les élèves atteints d’un trouble du spectre de l’autisme à améliorer leurs compétences en communication et à développer leurs interactions sociales).

Des enjeux éthiques à considérer

Il n’y a évidemment pas que des avantages à intégrer l’IA en éducation. Les enjeux éthiques soulevés sont nombreux; en voici quelques-uns :

  • Le plagiat et la tricherie : Des élèves consultent déjà des robots conversationnels pour rédiger une partie de leur texte ou pour faire leurs devoirs à la maison; d’autres ont recours à Photomath afin de résoudre des équations mathématiques à partir d’une photo. Selon Dave Anctil, il faut arrêter de se mettre la tête dans le sable. « La majorité des élèves, dès l’âge de 13 ou 14 ans, utilisent ces outils », soutient-il. Le personnel enseignant doit donc adapter ses évaluations à cette nouvelle réalité. « On ne peut pas demander aux ados de faire un résumé de texte à la maison en s’imaginant que l’IA ne sera pas utilisée », poursuit-il. Cela dit, il prévient les enseignantes et enseignants qui souhaiteraient employer des outils en ligne afin de détecter du contenu plagié (comme Copyleaks) : « Ces outils sont loin d’être fiables pour le moment; ils créent souvent de faux positifs et de faux négatifs. »
  • La protection des données personnelles : Un grand volume de données personnelles sur les élèves est collecté par les applications, ce qui entraîne son lot de questions : qui possède ces données et qui peut y avoir accès? Quelles sont les limites éthiques de la collecte et de l’utilisation de données sur les élèves? Quelle est la validité légale du consentement par les élèves? « On ne sait pas à quelles fins les données colligées sur les élèves serviront ultérieurement », rapporte François Guité en ajoutant un autre point important : « Et, pour l’instant, il y a un vide juridique à savoir à qui appartiennent les données produites à l’école par les élèves. »
  • Les biais dans les algorithmes : Les algorithmes ne sont pas totalement neutres. Ils portent en effet les biais cognitifs conscients ou inconscients des personnes ou des entreprises qui les conçoivent. On sait entre autres que les outils d’intelligence artificielle qui analysent des données photographiques performent davantage avec des individus d’origine européenne, et ce, parce que les bases de données d’entraînement n’incluent pas un contenu suffisamment représentatif de notre société. De plus, en raison du manque de diversité linguistique au sein des gens qui conçoivent les algorithmes, l’IA est plus performante avec les données linguistiques anglophones. « Elle perpétue donc toutes sortes de biais que l’on retrouve dans la société, que ce soit de genre, de race, de sexe et autres », commente François Guité. Ces biais peuvent contribuer à maintenir ou à renforcer les préjugés ainsi que la discrimination envers les membres de la diversité.
  • La privatisation en enseignement : L’IA ouvre bien grande la porte des écoles et des salles de classe aux entreprises privées qui conçoivent des outils basés sur celle-ci. « Le fait que les données et l’expertise en matière d’IA soient détenues par un petit nombre de superpuissances technologiques et militaires internationales suscite également des inquiétudes », mentionne l’UNESCO dans un guide destiné aux autorités politiques. Autre chose : l’IA en éducation ne devrait pas être élaborée seulement par des personnes qui en profitent sur le plan financier. « Il y a toute une industrie qui cherche à prendre le contrôle de l’IA, confirme Dave Anctil. Cela devrait nous encourager à nous autonomiser pour choisir les types d’outils qu’on veut utiliser et ne pas payer les sommes astronomiques que le secteur privé nous propose. »

Éduquer à l’IA tout en éduquant avec l’IA 

Selon les experts interrogés dans le cadre de cet article, les élèves devraient dès maintenant comprendre l’IA (ce qu’elle est, comment elle fonctionne, comment elle peut influencer leur vie) afin de développer un esprit critique face à celle-ci et d’apprendre à l’utiliser de façon adéquate et responsable. « Les enseignantes et enseignants doivent être des modèles pour leurs élèves, c’est-à-dire les amener à une pensée critique bien sûr, mais aussi à un certain pragmatisme : on ne peut pas nier que cette technologie est révolutionnaire, omniprésente dans la société et qu’elle le sera de plus en plus. Donc, il faut les préparer à devenir des citoyennes et des citoyens responsables à ce sujet », pense François Guité. 

Cela permettrait, d’une part, de prévenir les risques liés à une mauvaise utilisation de l’IA, comme le plagiat ou la tricherie, et, d’autre part, de préparer les jeunes à s’en servir dans leur vie personnelle et professionnelle. « C’est important de préparer les élèves, qui sont les travailleuses et les travailleurs de demain, à prendre le contrôle de cette technologie parce qu’elles et ils évolueront dans une réalité professionnelle complètement différente de celle d’aujourd’hui. Pas dans 10 ou 20 ans, mais dans 4 ou 5 ans », prédit Dave Anctil.

Dans le guide destiné aux autorités politiques, l’UNESCO résume bien la situation : « [P]our aider les [élèves] à apprendre à vivre au mieux dans un monde de plus en plus influencé par l’IA, il faut une pédagogie qui, plutôt que de se concentrer sur ce que les ordinateurs savent faire (par exemple, mémoriser et calculer), mette davantage l’accent sur les compétences humaines (la pensée critique, la communication, la collaboration ou la créativité) et sur la capacité à collaborer avec des outils d’IA omniprésents dans la vie, l’apprentissage et le travail. »

L’importance de s’approprier l’IA dès maintenant

Pour pouvoir accompagner les élèves dans leur utilisation responsable et bénéfique de l’IA, le personnel enseignant doit d’abord apprendre à s’en servir. « Il est impératif que les enseignantes et les enseignants s’y intéressent, soutient Dave Anctil. Non seulement elles et ils ont l’obligation de le faire, professionnellement parlant, mais elles et ils ont énormément d’avantages à tirer de l’utilisation professionnelle de l’IA. Et elles et ils n’ont pas besoin de formations avancées ni d’apprendre la programmation. Leurs compétences pédagogiques et leur expertise dans les matières qu’elles et ils enseignent sont amplement suffisantes pour en tirer parti. »

Une autre bonne raison d’embarquer dans le train tout de suite plutôt que de le regarder passer, c’est que le développement de l’IA s’effectue à un rythme effréné. Dave Anctil tient à mentionner que ChatGPT-4, le modèle le plus puissant développé à ce jour, sera disponible gratuitement pour tout le monde quelque part cet été. « C’est comme si on passait de la bicyclette au Boeing d’un coup, image-t-il. C’est énorme le saut entre les deux versions parce que le modèle est dix fois plus puissant. Cela aura des répercussions immenses sur la prochaine rentrée scolaire. »

Bref, selon les experts interrogés, il est inutile de tenter de bannir l’IA des salles de classe ou de faire comme si elle n’existait pas. Il faut plutôt apprendre à s’en servir pour en tirer le maximum de bénéfices tout en réduisant au minimum les risques. Il importe également de commencer à la comprendre et à réfléchir dès maintenant à la façon dont on veut s’en servir pour améliorer le système d’éducation. « Il faut être capable d’anticiper l’avenir pour ne pas seulement être le sujet du développement, mais bien pour façonner le développement », conclut François Guité.

La négociation des conventions collectives démystifiée

Par Philippe Boivin, rédacteur agréé

Cette rubrique fait le point sur des sujets relatifs aux conditions de travail et aux droits des membres de l’AEFO.

Un des aspects importants sur lequel l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) travaille, et qui est au cœur même de sa mission de défendre et de promouvoir les intérêts des membres, est de tenter de négocier des meilleures conditions de travail possible. C’est par la négociation des conventions collectives de ses membres qu’elle tend notamment à y parvenir.

 

Une année forte en négociations pour l’AEFO 

Pour la première fois, de mémoire corporative, les conventions collectives de tous les membres de l’AEFO étaient en négociation durant la dernière année!

De plus, après plusieurs mois de négociation, l’AEFO et le Lycée Claudel ont conclu une entente de principe en mai dernier pour les membres des unités 201 et 202. La nouvelle convention collective, d’une durée de 3 ans, sera en vigueur jusqu’au 31 août 2026.

Après une période de négociation de plusieurs mois également, une entente de principe avec le CAE et le gouvernement a été conclue par l’Alliance des travailleuses et travailleurs en éducation (ATEO) pour les membres de l’Unité 103 – PAPSP, avec l’appui d’un conciliateur.

Pour ce qui est de la convention collective des membres de l’Unité 203, qui travaillent au Centre d’appui et de prévention (Le CAP), une entente de principe a finalement été ratifiée à la suite de longues négociations et d’une grève de 73 jours.

« Il va sans dire que les équipes de l’AEFO ont travaillé d’arrache-pied afin de négocier des ententes justes et équitables pour ses membres au cours de la dernière année », précise Julie Skinner.

 

Mais avant de monter au front pour défendre les intérêts de nos membres… 

… il faut d’abord s’entendre au sein de l’AEFO! C’est pourquoi l’association n’hésite pas à sonder ses membres pour connaître leurs besoins et leurs priorités sur différents enjeux. « À la lumière de ces informations, les membres de l’équipe de négociation vont prioriser les demandes. Cela leur permettra de mieux déterminer l’orientation à prendre lors des négociations et de décider des sujets précis qui y seront discutés », résume Julie Skinner.

 

Le cœur des négos 

Aux tables de négociation, les parties doivent s’entendre sur les sujets à négocier et, par la suite, les échanges de points de vue sur les sujets choisis ont lieu. C’est l’étape qui nécessite le plus de temps, car autant les personnes syndiquées que les employeurs doivent trouver un terrain d’entente. « D’ailleurs, quand l’équipe de négociation décide des sujets à discuter, elle tente le plus possible de les définir et de les formuler de manière à répondre aux attentes de nos membres ainsi qu’à celles du CAE et du gouvernement afin de faciliter la discussion », précise la directrice générale adjointe.

Cet exercice exige une écoute active de la part de l’équipe de négociation. C’est essentiel pour, d’une part, comprendre l’autre partie et les raisons de ses réticences et pour, d’autre part, trouver les solutions adéquates et négocier des ententes justes et équitables pour les membres. « Décidément, on apprend à développer notre intelligence émotionnelle à toutes les étapes d’une négociation! », admet-elle.

Vient ensuite la conclusion de l’entente. « Ce qu’on vise par-dessous tout ici, c’est que chaque entente fasse valoir les droits de nos membres et préserve leurs acquis », souligne-t-elle. Finalement, les membres du syndicat doivent voter pour l’accepter ou la refuser. Si elle est refusée, les négociations reprendront.

 

Les conventions collectives du personnel enseignant et suppléant 

Chaque convention collective pour le personnel enseignant et suppléant est divisée en deux parties : A et B. Pour la partie A, l’AEFO négocie avec des représentantes et des représentants du gouvernement et du CAE, qui représente les 13 conseils scolaires franco-ontariens. « Elle comprend majoritairement les points sur la rémunération, les avantages sociaux, les vacances et les différents congés », précise Julie Skinner. Une fois ratifiée, cette partie vaut pour toutes les conventions collectives du personnel enseignant et suppléant de l’AEFO.

La partie B, quant à elle, est négociée entre l’AEFO et chacun des 13 conseils scolaires. Elle porte sur des sujets qui n’ont pas été traités dans la partie A et qui concernent exclusivement chacune des 30 unités. « Ses points peuvent entre autres porter sur l’ancienneté et la sécurité d’emploi ou encore sur les changements de poste », cite en exemples la directrice générale adjointe. Pour cette partie, l’AEFO détermine un mode de négociation (une négociation conjointe de plus d’une unité ou une négociation par unité) et désigne des équipes de négociation spéciales.

Notons cependant que, pour certaines unités, comme la 201, la 202 et la 203, les ententes ne contiennent qu’une seule partie et que les points sont négociés directement avec l’employeur, en raison de la Loi sur les relations de travail de l’Ontario.

 

De récents succès qui remplissent de fierté

Cette année, les négociations menées par l’AEFO se sont toutes conclues en ententes de principe ratifiées, c’est-à-dire que les membres ont voté en leur faveur de façon majoritaire.

En outre, différents points de la dernière entente de principe pour la partie A des conventions collectives réjouissent particulièrement les membres du personnel enseignant, à commencer par l’absence de retranchement des acquis de la précédente convention. « C’est une victoire pour nous! De plus, on est parvenus à mieux encadrer l’enseignement hybride et virtuel, puis à supprimer l’exception de la non-remise de préparation lors d’une situation d’urgence pour l’Unité 66 », relate Julie Skinner.

Celle-ci tient également à mentionner l’engagement et la patience des membres. L’implication dont ont fait preuve les membres de l’Unité 203 a été remarquable pendant la grève de 73 jours. « On tient à remercier toutes les personnes ayant participé de près ou de loin à ces récentes négociations », conclue-t-elle.

Bienvenue au nouveau ministre de l’Éducation

OTTAWA, le 7 juin 2024 — Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) a fait, aujourd’hui, la déclaration suivante à la suite de la nomination de l’honorable Todd Smith à titre de ministre de l’Éducation de l’Ontario : 

« En mon nom et en celui de l’AEFO, je tiens à féliciter l’honorable Todd Smith pour sa nomination à titre de ministre de l’Éducation de l’Ontario.  

Notre plus grand souhait est que le ministre Smith adopte une approche collaborative et concertée avec les travailleuses et les travailleurs en éducation pour adresser les nombreux enjeux auxquels nous sommes confrontés en éducation et particulièrement dans le système francophone.   

Après plusieurs années marquées par un sous-financement chronique et des politiques douteuses, nous espérons que cette nomination est une indication que le gouvernement est prêt à réellement mettre les meilleurs intérêts des élèves, du personnel en éducation et des citoyens de l’Ontario au premier plan.  

Pour réellement améliorer les choses en éducation, il faut s’attaquer aux vrais enjeux qui menacent l’éducation de langue française, de même que le bien-être et la réussite des élèves, et la liste est longue: violence dans les écoles, lourdeur de la tâche, absence de nombreuses ressources spécialisées pour besoins changeants des élèves, santé mentale, pénuries de main d’œuvre, et j’en passe. 

L’AEFO est donc prête à travailler avec vous, ministre Smith!  » 

– Anne Vinet-Roy, présidente de l’AEFO. 

Réaction aux annonces du gouvernement concernant la restriction des cellulaires et l’interdiction du vapotage à l’école

OTTAWA, le 29 avril 2024 — Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) a fait, aujourd’hui, la déclaration suivante en réaction aux annonces du gouvernement concernant la restriction des cellulaires et l’interdiction du vapotage à l’école :

« Les annonces de vendredi et de dimanche dernier sont encore la preuve que le gouvernement Ford effectue des exercices de relations publiques futiles, car s’il souhaite réellement améliorer les conditions d’apprentissage des élèves, comme il prétend vouloir le faire, il devra nous démontrer qu’il a l’intention de mener de réelles consultations avec le personnel en éducation et les élèves pour établir, ensemble, des plans d’action. Que ce soit sur les questions des cellulaires, du vapotage, de la violence ou de la santé mentale, le personnel et les élèves doivent faire partie des solutions pour améliorer de façon concrète notre système d’éducation financé par les fonds publics. Nous prendrons le temps d’analyser de plus près les différentes annonces des derniers jours et comment ceci va être mis en œuvre au quotidien. Il va sans dire que ces annonces n’apportent pas grand-chose de nouveau et bien des écoles ont déjà des codes de conduite qui adressent ces enjeux. Chose certaine, ce sont les enseignantes et les enseignants les mieux placés sur le terrain et en salle de classe pour savoir ce dont les élèves ont réellement besoin pour apprendre et s’épanouir dans des environnements scolaires sains, sécuritaires et de haute qualité. » – Anne Vinet-Roy, présidente, AEFO.

L’entente de principe pour les enseignantes et les enseignants franco-ontariens est ratifiée!

 

English follows

 

OTTAWA, le 27 mars 2024 – Les membres de l’Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO) ont ratifié à 93,5 % l’entente de principe conclue avec le gouvernement et le Conseil des associations d’employeurs (CAE) pour le renouvellement de la partie A des conventions collectives des membres du personnel enseignant et suppléant, échues depuis le 31 août 2022. Le vote électronique s’est tenu les 26 et 27 mars 2024.

« Nous tenons à remercier les membres de leur appui continu, leur solidarité et leur engagement pendant ces longues négociations. La ratification de l’entente de principe démontre que c’est grâce à cette force collective et syndicale que nous avons réussi à démontrer à ce gouvernement qu’il doit faire de l’éducation une réelle priorité. Nous continuerons à revendiquer un meilleur financement du système d’éducation en langue française et davantage d’appuis et de ressources en salle de classe pour améliorer les conditions d’apprentissage pour les élèves. Il est plus que temps que ce gouvernement reconnaisse que les enseignantes et les enseignants sont une valeur sûre pour former notre jeunesse et bâtir la société de demain. », déclare Anne Vinet-Roy, présidente de l’AEFO.

Les négociations locales avec les conseils scolaires débuteront au cours des prochaines semaines et devraient se poursuivre jusqu’à l’automne.

 

L’AEFO compte environ 12 000 membres et représente les enseignantes et les enseignants des écoles élémentaires et secondaires de langue française de l’Ontario, tant catholiques que publiques, en plus du personnel professionnel et de soutien œuvrant dans différents lieux de travail francophones.

 

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The Franco-Ontarian Teachers’ Tentative Agreement Has Been Ratified!

OTTAWA, March 27, 2024 – The members of the Association des enseignantes et enseignants franco-ontariens (AEFO) have ratified, with a 93.5% majority, their tentative agreement with the government and the Council of Trustee’s Association (CTA) for the renewal of Part A of the collective bargaining agreements of regular and supply teachers, expired since August 31, 2022. AEFO held an electronic vote on March 26 and 27, 2024.

“We thank our members for their continued support, solidarity, and dedication throughout these long negotiations. The ratification of the tentative agreement is proof that by standing together within our union, we showed the government that it must prioritize education. We will continue to advocate for better financing of the French language education system and more classroom support and resources to improve student’s learning conditions. It is long overdue for this government to recognize that teachers’ contributions to educate our youth is essential, to build the future for our society,” said Anne Vinet-Roy, AEFO President.

Local bargaining with school boards will be commencing within the next few weeks and is expected to continue through the fall.

 

AEFO has 12,000 members and represents French-language elementary and high school teachers in Ontario, from both Catholic and public school boards, and professional and support staff working in various French-language workplaces.

 

Réaction au budget provincial 2024

OTTAWA, le 26 mars 2024 — Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) a fait, aujourd’hui, la déclaration suivante en réaction au budget provincial 2024 :

« Au courant de la dernière année, le gouvernement Ford s’est vanté de prioriser l’éducation à maintes reprises et il sort aujourd’hui un budget sans investissement significatif en éducation. Où sont les réelles actions et les gestes concrets? Il est temps que ce gouvernement cesse de jouer des jeux politiques et adresse les vrais défis que les communautés scolaires vivent depuis trop longtemps. Si le système d’éducation en Ontario continue de difficilement tenir le coup, c’est grâce au grand dévouement du personnel, et non grâce aux soi-disant investissements que le gouvernement fait faussement miroiter.  La pénurie du personnel en éducation est causée, entre autres, par la violence dans les salles de classe, de plus en plus préoccupante, et par la lourdeur de la tâche du personnel, qui a un impact important sur les conditions d’apprentissage des élèves.

Nous prendrons le temps d’analyser le budget provincial, mais chose certaine, nous nous attendons à beaucoup plus de ce gouvernement pour qu’il finance adéquatement l’éducation là où sont les réels besoins et surtout pour assurer une véritable équité des services pour les francophones. M. Ford, vous vous vantez de contribuer à la stabilité dans les salles de classe, pourtant vos solutions temporaires sont nettement insuffisantes. Votre gouvernement doit reconnaître qu’une économie ontarienne solide et forte passe par une éducation de qualité. Les travailleuses et les travailleurs en éducation font partie de la solution. Consultez-les, et valorisez le travail inestimable qu’elles et qu’ils font au quotidien pour former les citoyennes et les citoyens de demain. » – Anne Vinet-Roy, présidente de l’AEFO.

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