La privatisation en éducation : une menace supplémentaire pour le système francophone

Par Amélie Cournoyer, rédactrice agréée

La privatisation est une solution de plus en plus souvent avancée par les entreprises et le gouvernement pour pallier les idées ou des perceptions de lacunes du système d’éducation financé par les fonds publics. Or, cette option représente une menace importante pour l’accès équitable à une éducation de qualité qui est gratuite et universelle pour l’ensemble des élèves, en particulier celles et ceux qui évoluent dans le système francophone en Ontario.

 

Depuis les 10 à 15 dernières années, la privatisation de l’éducation est une tendance à la hausse partout dans le monde, comme le rapporte la Campagne mondiale pour l’éducation (CME), un mouvement qui vise à faire avancer le droit à l’éducation sur la scène internationale. Dans de nombreux pays, une partie de plus en plus importante du système éducatif est détenue, gérée et financée par des intérêts privés. Et le Canada n’y fait pas exception.

«  L’éducation est un droit fondamental de la personne. Pour demeurer gratuite, de qualité et accessible, elle doit être perçue par le gouvernement et la population comme un investissement prioritaire, elle doit également continuer d’être financée par l’État et reposer sur des décisions prises démocratiquement », rappelle Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO).

 

Les différentes formes de privatisation

L’Internationale de l’Éducation (IE), une organisation syndicale mondiale dans le domaine de l’éducation, distingue deux types de privatisation :

  • la privatisation dans  l’enseignement public, c’est-à-dire « l’importation d’idées, de techniques et de pratiques issues du secteur privé afin de rendre le secteur public plus réceptif à l’esprit d’entreprise et plus conforme au style de fonctionnement d’une entreprise »;
  • la privatisation de  l’enseignement public, soit « l’ouverture de services publics éducatifs à une participation du secteur privé dans un but lucratif [ou non] et en utilisant le secteur privé dans le but de concevoir, de gérer ou de mettre à disposition certains aspects de l’enseignement public ».

Le Rapport sur la privatisation de l’éducation de la maternelle à la 12e année, au Canada, qui a été produit par la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE), recense plusieurs exemples de privatisation dans et de l’enseignement public en Ontario. En voici seulement quelques-uns :

  • les bons d’études qui fournissent des fonds publics à des écoles privées;
  • les campagnes de financement à l’école (p. ex. : les écoles qui demandent aux élèves de vendre des produits contre un pourcentage des ventes);
  • le financement d’écoles privées par des dons provenant de l’étranger;
  • la sous-traitance de services en milieu scolaire destinés aux élèves ayant des besoins particuliers (p. ex. : orthophonie, ergothérapie);
  • le parrainage de ressources scolaires et d’équipement sportif par des entreprises;
  • les cours en ligne donnés par des entreprises privées (comme la Virtual High School);
  • la présence d’entreprises dans les salles de classe par l’intermédiaire d’applications et de plateformes, telles que Google et Brightspace;
  • les tests de l’Office de la qualité et de la responsabilité en éducation (OQRE) ainsi que le classement des écoles qui en découle;
  • les partenariats public-privé (PPP) pour la construction et le fonctionnement des écoles;
  • le retrait de services aux élèves qui force les familles à se tourner vers des services privés.

 

Une stratégie de privatisation en 6 étapes

À travers le monde, plusieurs groupes s’opposent farouchement à la privatisation et à la monétisation de l’éducation (p. ex. : parents, personnel enseignant, syndicats de l’enseignement, organisations de défense des droits humains). En 2015, par exemple, des rapporteuses et rapporteurs spéciaux des Nations Unies ont déclaré que « la privatisation nuit à l’éducation en tant que bien public ». L’année suivante, l’organisation internationale adoptait une résolution concernant l’importance de gérer « les impacts négatifs possibles de la commercialisation de l’éducation ».

Face à cette opposition, les adeptes d’une éducation payante et lucrative ont développé une stratégie qui a déjà été éprouvée dans d’autres pays, comme les États-Unis. La Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (OSSTF/FEESO) s’est d’ailleurs basée sur les travaux de l’American Federation of Teachers (AFT) afin de détailler la façon dont cette stratégie est appliquée en Ontario :

  1. Exagérer les problèmes auxquels fait face le système public et trouver un coupable. Dans le but de gonfler le déficit du système d’éducation et de créer une panique financière, le gouvernement Ford utilise des rapports triés sur le volet, comme celui de la Commission d’enquête indépendante sur les finances ainsi que Managing Transformation d’Ernst & Young. Il a de plus créé des lignes téléphoniques de dénonciation du personnel enseignant.
  1. Affaiblir le soutien populaire au système en suscitant le doute et la méfiance. Le gouvernement Ford a déjà suggéré que les parents devaient se doter d’une charte des droits, par exemple. Il discrédite aussi les groupes qui sont en désaccord avec lui.
  1. Créer des solutions de rechange au système. À ce stade-ci, les adeptes de la privatisation vont parler de « remèdes miracles » afin de sauver le système d’éducation en évoquant des solutions commerciales (p. ex. : bons d’études, crédits d’impôt pour les droits de scolarité, écoles à charte, implication des entreprises dans les salles de classe). Le gouvernement Ford a, pour sa part, fait référence aux économies qui découleraient de l’instauration d’un choix en éducation.
  1. Adapter le message. L’objectif ultime de la privatisation n’est pas d’améliorer l’éducation, mais de réaliser des profits. Ainsi, lorsque la recherche de profits ne permet pas d’améliorer les apprentissages, les adeptes de la privatisation modifient le message et recommencent à zéro. 
  1. Développer une stratégie juridique. Lorsque leur campagne visant à affaiblir le soutien populaire au système d’éducation financé par les fonds publics n’atteint pas pleinement son objectif, des adeptes de la privatisation mènent leur lutte devant les tribunaux (p. ex. : pour le financement public des établissements privés ou contre les syndicats en éducation). 
  1. Diversifier les formes de privatisation. Aux États-Unis, le mouvement des écoles à charte a beaucoup ralenti puisque celles-ci n’ont pas réussi à respecter leurs engagements. Des adeptes de la privatisation explorent donc de nouvelles formes de privatisation, telles que l’intelligence artificielle, l’apprentissage personnalisé ou sur demande ainsi que d’autres formes d’intrusion des entreprises dans les salles de classe.

Lors d’une conférence offerte à l’Université de Toronto en 2011, l’intellectuel et activiste Noam Chomsky a très bien résumé cette stratégie : « C’est la technique standard de la privatisation : définancer le système, s’assurer qu’il ne fonctionne pas, mettre les gens en colère, puis le confier au capital privé. »

 

Les risques associés à la privatisation

Laisser l’éducation à des intérêts privés n’est pas sans risque. Voici une liste de risques qui est inspirée du document Bien public contre profits privés réalisé par la CME :

  • La fin de l’universalité de l’éducation. Les écoles payantes ne sont pas abordables pour les familles moins favorisées. Par ailleurs, il a été démontré que seuls les gouvernements ont la capacité financière d’offrir une éducation universelle. 
  • L’accroissement des iniquités dans l’accès à l’éducation. Dans son livre The Market Approach to Education, John F. Witte explique que le modèle de marché en éducation ne peut que stratifier l’éducation, comme c’est le cas pour tous les produits commercialisés. En découlera une éducation à deux vitesses : une pour l’élite et une autre pour la masse. 
  • L’instabilité dans le parcours scolaire. Les enfants ont besoin de constance dans leur éducation. Or, les écoles privées sont sujettes à fermer leurs portes lorsqu’elles sont insoutenables ou déficitaires. En outre, les parents qui n’arrivent plus à payer les droits de scolarité de leurs enfants n’ont d’autre choix que de les retirer de l’école et de trouver une solution de rechange moins coûteuse.
  • La dégradation de la qualité de l’éducation. La privatisation favorise l’embauche d’enseignantes et d’enseignants sans qualification. Comme le rappelle l’Elementary Teachers Federation of Ontario (ETFO) dans le rapport de la FCE, « [a]ucune loi ni aucun cadre réglementaire ne régit la privatisation de l’éducation en Ontario. La province traite les écoles privées comme des entreprises; ces écoles ne sont soumises à aucun règlement ni aucune directive. […] Les enseignantes et enseignantes en poste dans des écoles privées de l’Ontario n’ont pas besoin d’être certifiés ni membres de l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario. »
  • Le changement dans les rôles. Dans un article publié dans la revue scientifique Éducation et francophonie, Denis Haché, professeur agrégé à l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario de l’Université de Toronto, dénonce les répercussions du modèle privé sur les professionnelles et les professionnels de l’éducation. La direction d’école, par exemple, devient gestionnaire d’affaires. En plus d’être responsable des programmes, du personnel et des budgets, elle doit s’occuper des relations publiques avec les parents, les entreprises et la communauté. Le corps enseignant pourrait, pour sa part, voir l’influence qu’il exerce en tant que professionnel au sein de la société se réduire au simple statut de transmetteur de connaissances. Quant à l’élève, on ne le perçoit plus comme une personne qui apprend, mais comme une cliente ou un client.
  • L’introduction de nouvelles valeurs et priorités. En faisant entrer les écoles en compétition entre elles, la privatisation introduit un langage des affaires de même que des valeurs entrepreneuriales et commerciales, telles que la productivité, l’efficacité, la compétition et le leadership. Surtout, la privatisation alimente une vision marchande de l’éducation, où l’intérêt privé et individuel passe devant le bien public au service de toute la collectivité.
  • La dégradation des conditions de travail. La privatisation nuit à la capacité des syndicats d’appuyer et de protéger leurs membres. Leur rôle s’amenuise et le principe même de négociation collective est menacé. En résulte une diminution des conditions de travail, des salaires et de la sécurité d’emploi. Sans conventions collectives, la rémunération du personnel enseignant pourrait être liée au mérite et à la performance plutôt qu’à l’ancienneté. Le corps enseignant pourrait également devoir assumer des tâches supplémentaires, répondre à de nouvelles exigences de certification et effectuer de plus longues heures de travail.

« Les risques associés à la privatisation du système éducatif en Ontario sont bien réels. Ils se font d’autant plus préoccupants lorsqu’il s’agit du système francophone puisque nous ne connaissons pas encore les conséquences que ces réformes pourraient avoir sur l’attrait et la rétention des élèves et du personnel dans nos écoles pour lesquels nous nous battons encore », mentionne Anne Vinet-Roy, présidente de l’AEFO.

 

Ne pas répéter les mêmes erreurs

Dans un article de blogue de la FCE, la directrice exécutive Cassandra Hallett écrit que nous n’avons qu’à jeter un coup d’œil sur la Grande-Bretagne ou les États-Unis, des pays pourtant prospères, pour voir des systèmes d’éducation en déroute à cause de la privatisation. « Nous ne voulons pas, dans une dizaine d’années, regarder en arrière et nous demander : “Pourquoi n’avons-nous rien fait pour stopper la privatisation et la commercialisation du système d’éducation publique du Canada?” »

La FCE propose donc d’agir sur deux fronts : résister à la privatisation et à la commercialisation de l’éducation publique financée par l’État, puis nous attaquer aux faiblesses et aux lacunes du système public qui découlent de son sous-financement. « Cette double mission est essentielle. Les entreprises de services éducatifs continueront d’exploiter ces failles (réelles et perçues) à leur avantage, surtout là où les gouvernements facilitent en fait l’intervention du secteur privé en éducation », clame la fédération.

L’AEFO appuie cette déclaration. « Le système d’éducation public rencontre de nombreux problèmes depuis plusieurs années. Ce n’est pas avec les fausses promesses du privé que nous parviendrons à les surmonter, mais plutôt avec une volonté et un engagement de la part de notre gouvernement, soutenus par des investissements adéquats », conclut la présidente Anne Vinet-Roy.

Pénurie criante de personnel enseignant francophone : le gouvernement Ford doit faire beaucoup plus et plus rapidement

OTTAWA, le 19 mars 2024 – L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), tout comme ses homologues des autres syndicats en enseignement en Ontario (OECTA, ETFO et FEESO*), appuie la décision de la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario (FEO) de ne pas acquiescer à la demande du ministre de l’Éducation de prolonger la limite de réemploi des enseignantes et des enseignants à la retraite de 50 à 95 jours.  

« Étendre la limite de réemploi pour les enseignantes retraitées et les enseignants retraités n’est définitivement pas une solution pour retenir et recruter du personnel. Cette mesure risque plutôt d’avoir un effet contraire en incitant le personnel en poste à prendre une retraite prématurée en ayant la possibilité de bénéficier d’une rente et d’un revenu d’emploi pendant près d’une demi-année scolaire. Le régime de retraite est conçu pour fournir un revenu aux enseignantes retraitées et enseignants retraités et ne doit pas être un outil pour contrer les défis du marché du travail. », déclare Anne Vinet-Roy, présidente de l’AEFO. 

L’AEFO est d’avis que de meilleures solutions sont à portée de main et ne cessera de le répéter : le gouvernement tarde beaucoup trop à mettre en œuvre l’ensemble des 37 recommandations du rapport du Groupe de travail sur la pénurie du personnel enseignant dans le système d’éducation en langue française. Il s’agit de solutions concrètes qui font consensus et qui lui ont été soumises il y a plus de trois ans déjà. 

Tout comme les autres syndicats en enseignement, cela fait plusieurs années que l’AEFO soutient qu’il est impératif de s’attaquer concrètement au cœur du problème du recrutement et de la rétention des enseignantes et des enseignants et de leur offrir les ressources nécessaires pour des conditions d’apprentissage et de travail à la hauteur des importants services qu’elles et qu’ils offrent aux élèves.  

« Nous ne nous attendons à rien de moins qu’à une réelle volonté politique et des actions concrètes pour régler ce problème. Le gouvernement doit faire des investissements majeurs pour lutter contre la violence croissante dans les écoles, réduire le nombre d’élèves par classe et améliorer les ressources et le soutien au personnel avec une attention particulière aux besoins des francophones. », poursuit Anne Vinet-Roy.  

L’AEFO et les autres syndicats en enseignement auraient d’ailleurs souhaité que le gouvernement aborde davantage ces questions dans le cadre des négociations centrales, mais il a refusé de saisir cette occasion pour démontrer une réelle volonté de régler ce problème; un problème qu’il a lui-même créé. 

Une fois de plus, l’AEFO exhorte le gouvernement d’agir rapidement afin : 

  • d’augmenter le nombre de places et le financement dans les programmes de formation en enseignement en français; 
  • de favoriser l’insertion professionnelle et la rétention du nouveau personnel enseignant; 
  • d’adresser la question de la lourdeur de la tâche et de l’augmentation inquiétante de la violence dans les écoles;  
  • de valoriser publiquement la profession enseignante; et 
  • de promouvoir les opportunités d’emploi en éducation en langue française. 

*OECTA : Ontario English Catholic Teachers Association
ETFO : Elementary Teachers Federation of Ontario
FEESO : Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario  

 

 

Assemblée annuelle 2024 : Gabrielle Lemieux élue à la présidence provinciale de l’AEFO

Les membres choisissent un nouveau comité exécutif  

OTTAWA, le 25 février 2024 – Mme Gabrielle Lemieux, une enseignante de la région de Sudbury, a été élue à la présidence provinciale de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) par les 165 membres délégués réunis à Ottawa les 24 et 25 février 2024 pour l’assemblée annuelle du syndicat.  Son mandat de deux ans débutera le 1er septembre 2024 et elle succèdera à Mme Anne Vinet-Roy.  

Forte de plus de 15 ans d’expérience dans le domaine de l’éducation comme membre et délégué à l’Unité 57 – Nord-Ouest publique et actuellement première vice-présidente du conseil d’administration de l’AEFO, Gabrielle Lemieux se dit heureuse de la confiance que lui accordent les membres et s’engage à continuer de valoriser les valeurs collectives et syndicales d’équité, de transparence, de solidarité, d’inclusivité et d’engagement pour favoriser leur bien-être dans leurs milieux de travail respectifs.  

« Je me sens privilégiée de servir et représenter les quelque 12 000 membres de l’association. Je compte exercer un leadership rassembleur et miser sur la concertation des forces de chacune et de chacun pour bâtir, ensemble, l’AEFO de l’avenir plus juste, plus équitable et plus diversifiée. Pour ce faire, je continuerai d’entretenir et de maintenir des relations avec les différents organismes du monde syndical, de l’éducation et de la francophonie. Je serai à l’écoute des membres, de leurs besoins et de leurs préoccupations pour continuer de revendiquer de meilleures conditions de travail et d’adresser les importants défis qui nous affectent au quotidien, comme la pénurie du personnel en éducation, la valorisation de nos professions, tant en éducation qu’en santé mentale ou en petite enfance, et la nécessité d’obtenir un meilleur financement de nos services publics en langue française. » déclare Gabrielle Lemieux. 

Les membres délégués ont également élu leur nouveau comité exécutif, qui entrera en fonction le 1er septembre 2024.  

  • Gabrielle Lemieux, de la région de Sudbury, présidente élue 
  • Sylvain Ducharme, de la région d’Ottawa, première vice-présidence 
  • Ambroise Gomis, de la région d’Ottawa, deuxième vice-présidence  
  • Patrice Dufour, de la région de Sarnia, conseiller 
  • Francis Bourgon, de la région de l’Est ontarien, conseiller 

Les personnes suivantes ont aussi été élues comme administratrices ou administrateurs au conseil d’administration de l’AEFO provinciale pour les unités paires pour un mandat de deux ans débutant le 1er septembre 2024.  

  • Abdelmajid Rahmouni, Unité 58 
  • Josée Trudel, Unité 60A 
  • Nathalie Drolet, Unité 60B 
  • Émilie Brochu, Unité 62
  • Mylène Comeau, Unité 64
  • Carla Khazzaka, Unité 202
  • Renée-Lyne Girard, Unité 204 

Prix anniversaire 

Lors de son assemblée annuelle, l’AEFO a donné le coup d’envoi des célébrations pour souligner son 85e anniversaire sous la thématique L’AEFO, une valeur sûre depuis 85 ans !  Découvrez la vidéo souvenir.   

Pour l’occasion, l’AEFO a remis son prix anniversaire qui reconnaît des personnes ou des organisations qui se démarquent par leur engagement social et l’importance de leur contribution auprès de la francophonie. Le récipiendaire 2024 du Prix anniversaire de l’AEFO est La Coopérative Pas à Pas, La CEPAP qui œuvre à l’intégration professionnelle des enseignantes immigrantes et des enseignants immigrantes.  Découvrez le travail exceptionnel et l’impact de la CEPAP auprès du personnel en éducation et auprès des élèves.  

 

Mérite franco-ontarien 

L’AEFO a également remis pendant son assemblée annuelle un prix de reconnaissance, le Mérite franco-ontarien, à deux de ses membres : Suzanne Mongrain-Smith, enseignante à l’École secondaire catholique Algonquin à North Bay, qui, par son engagement auprès de la jeunesse franco-ontarienne, a contribué de façon exceptionnelle au rayonnement de la langue française et de la culture francophone et Suzanne Arbour-Michel, technicienne en éducation spécialisée à l’École secondaire catholique Franco-Cité à Sturgeon Fall pour son engagement syndical exceptionnel auprès des membres de l’AEFO dans les lieux de travail.  

 

L’AEFO compte environ 12 000 membres et représente les enseignantes et les enseignants des écoles élémentaires et secondaires de langue française de l’Ontario, tant catholiques que publiques, en plus du personnel professionnel et de soutien œuvrant dans différents lieux de travail francophones. 

L’AEFO conclut une entente de principe pour les enseignantes et les enseignants franco-ontariens

OTTAWA, le 15 février 2024 — Après plus d’un an et demi de négociations, l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) a conclu une entente de principe avec le gouvernement et le Conseil des associations d’employeurs, qui représente les conseils scolaires francophones, pour le renouvellement de la partie A des conventions collectives des membres du personnel enseignant et suppléant, échues depuis le 31 août 2022.

« Merci aux membres du personnel enseignant et suppléant pour leur appui pendant ces longues négociations. C’est grâce à leur solidarité et leur force collective que nous avons réussi à démontrer au gouvernement et aux conseils scolaires que l’éducation en français se doit d’être reconnue à sa juste valeur, qu’elle doit être financée de manière équitable et que ses besoins particuliers doivent être pris en compte, sans oublier qu’il est essentiel de prioriser les appuis et les ressources en salle de classe pour améliorer les conditions d’apprentissage des élèves. » a déclaré Anne Vinet-Roy, présidente de l’AEFO.

Les détails de l’entente demeurent confidentiels jusqu’à ce que les membres de l’AEFO la ratifient. La date du vote de ratification sera connue dans un futur rapproché.

En lien avec l’entente, mais de manière distincte, les membres de l’AEFO recevront une rétroaction salariale suivant l’invalidation de la Loi 124 pour la période de 2019 à 2022. La décision de l’arbitre William Kaplan rendue le vendredi 9 février dernier s’appliquera aux membres de l’AEFO qui se verront accorder 0,75 % pour l’année 2019-2020, 0,75 % pour l’année 2020-2021 et 2,75 % pour l’année 2021-2022. Les questions sur la rémunération pour la période de 2022 à 2026 seront quant à elles réglées devant un arbitre neutre.

La partie B des conventions collectives sera négociée localement dans chaque unité.  L’AEFO s’est engagée à ne pas déclencher de grève lors de ses négociations locales pour assurer une stabilité pour les élèves et les membres à quelques mois de la fin de l’année scolaire.

 

L’AEFO compte environ 12 000 membres et représente les enseignantes et les enseignants des écoles élémentaires et secondaires de langue française de l’Ontario, tant catholiques que publiques, en plus du personnel professionnel et de soutien œuvrant dans différents lieux de travail francophones.

AEFO reaches a tentative agreement for Franco-Ontarian teachers

OTTAWA, February 15, 2024 — After over a year and a half of negotiations, the Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), representing Ontario’s French-language elementary and secondary school teachers and occasional teachers, has reached a tentative agreement with the government and the Council of Trustee’s Associations for the renewal of Part A of the collective agreements of its members, which expired on August 31, 2022.

« AEFO would like to thank its members for their support during these lengthy negotiations. Their solidarity and collective strength have succeeded in demonstrating to the government and school boards that French-language education must be recognized, funded fairly, and that its specific needs be taken into consideration, without forgetting that it is essential to prioritize support and resources in the classroom to improve learning conditions for students. » said Anne Vinet-Roy, President of AEFO.

The details of the tentative agreement remain confidential until ratified by AEFO members. The date for the ratification vote will be announced as soon as it is confirmed.

As part of the agreement, but as a distinct matter, AEFO members will receive salary adjustments following the invalidation of Bill 124, for the 2019 – 2022 period. The February 9th ruling by arbitrator William Kaplan will be applicable to AEFO members who will receive a 0,75% increase for 2019-2020, a 0,75% increase for 2020-2021, and a 2,75% increase for 2021-2022. A neutral arbitrator will address the compensation for the 2022-2026 period.

Part B of the collective agreements will be negotiated locally by each unit. AEFO has pledged not to strike during its local negotiations to ensure stability for students and members, since we are only a few months away from the end of the school year.

 

AEFO has 12,000 members and represents French-language elementary and high school teachers in Ontario, from both Catholic and public school boards, and professional and support staff working in various French-language workplaces.

Une importante victoire pour le mouvement syndical !

OTTAWA, le 12 février 2024 — Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) a fait, aujourd’hui, la déclaration suivante en réaction à l’invalidation du projet de loi 124, la Loi de 2019 visant à préserver la viabilité du secteur public pour les générations futures :

« La force de solidarité a fait une différence ! Le projet de loi 124, la Loi de 2019 visant à préserver la viabilité du secteur public pour les générations futures est enfin invalidée pour toutes les employées et tous les employés syndiqués. La décision de la Cour d’appel confirme que cette loi est une attaque inconstitutionnelle contre les droits des travailleuses et des travailleurs de négocier collectivement et de faire la grève afin d’améliorer leur rémunération et leurs conditions de travail. Aujourd’hui, un important pas en avant a été franchi et il s’agit d’une grande victoire pour la protection des droits démocratiques. » – Anne Vinet-Roy, présidente de l’AEFO.

Annonce du gouvernement sur l’introduction d’un apprentissage obligatoire sur l’histoire des Noir.e.s et sur la révision des curriculums

OTTAWA, le 8 février 2024— Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a fait aujourd’hui la déclaration suivante à l’annonce du gouvernement de l’Ontario pour l’introduction d’un apprentissage obligatoire sur l’histoire des Noir.e.s et sur la révision des curriculums tous les cinq ans :

« Nous saluons l’annonce du gouvernement de l’Ontario pour l’introduction d’un apprentissage obligatoire sur l’histoire des Noir.e.s. Il s’agit d’un pas en avant pour bâtir une société plurielle, plus juste et plus équitable. Cela dit, il est essentiel de se rappeler notre histoire, mais il faudra s’assurer que ces apprentissages inclus également de la valorisation et de la reconnaissance des contributions des communautés noires francophones d’aujourd’hui et celles de demain. Il sera primordial que les curriculums en français et en anglais reconnaissent l’apport important des personnes noires francophones en Ontario, au Canada et ailleurs dans le monde qui ont façonné notre histoire et qui contribuent à forger notre avenir.

Par ailleurs, l’AEFO prendra le temps d’analyser l’annonce sur la révision des curriculums tous les cinq ans. Chose certaine, le gouvernement peut faire beaucoup mieux pour faire participer nantes et les enseignants francophones dans l’élaboration des curriculums. Le personnel en éducation doit être mieux informé des recherches que mène le gouvernement en préparation aux révisions pour leur permettre de participer activement aux consultations. Il doit aussi pouvoir prendre connaissance des curriculums avant leur sortie publique pour s’assurer qu’ils répondent réellement aux besoins en salle de classe et plus particulièrement à ceux du système d’éducation en langue française. De plus, le gouvernement doit absolument prévoir les fonds nécessaires pour assurer un accès équitable à des ressources professionnelles d’appui et de formation prêtes à être utilisées en classe avant et pendant la mise en œuvre des curriculums. Ces ressources ne peuvent pas être développées une fois les curriculums sortis. » – Anne Vinet-Roy, présidente de l’AEFO.

Notre patience a atteint ses limites!

OTTAWA, le 6 février 2024— Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a fait aujourd’hui la déclaration suivante à l’occasion d’une mise à jour sur la négociation collective du personnel enseignant :

« L’AEFO est déçue de constater que lors des quatre dernières journées de négociation pour le renouvellement des conventions collectives du personnel enseignant et suppléant, les négociations n’avancent pas en raison du manque flagrant de flexibilité de certains conseils scolaires catholiques qui s’entêtent à refuser des conditions de travail sans égard à la charge de travail de nos membres; celles-ci sont pourtant déjà acceptées par d’autres conseils scolaires catholiques ainsi que par tous les conseils scolaires publics. Notre patience a atteint ses limites. Nous méritons des conditions de travail à la hauteur des importants services que nous offrons aux élèves. Si aucune avancée n’est faite lors des prochaines rencontres, l’AEFO n’hésitera pas à déclencher la grève si nécessaire. Nous nous mobiliserons pour que l’éducation en français soit reconnue à sa juste valeur, qu’elle soit financée de manière équitable et que ses besoins particuliers soient pris en compte. » – Anne Vinet-Roy, présidente, AEFO

L’AEFO appuie l’Alberta Teacher’s Association et leurs préoccupations sur l’annonce la nouvelle politique sur l’identité de genre

OTTAWA, le 5 février 2024— Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), a fait aujourd’hui la déclaration suivante à l’occasion de l’annonce par le gouvernement albertain de sa nouvelle politique sur l’identité de genre :

« L’AEFO appuie ses homologues de l’Alberta Teacher’s Association et leurs préoccupations sur l’annonce par le gouvernement albertain de sa nouvelle politique sur l’identité de genre qui prévoit, entre autres que le consentement parental sera désormais exigé pour changer de prénom ou de pronom à l’école en Alberta.

Nous reconnaissons et respectons l’important rôle que joue les parents dans la vie de leurs enfants. Nous nous inquiétons toutefois de cette nouvelle politique et de ses impacts sur la sécurité des élèves, notamment les plus vulnérables dans nos écoles.

Nous nous joignons à nos homologues de l’Alberta, aux organismes et aux communautés de partout au Canada qui se portent à la défense des communautés 2ELGBTQIA+ pour dénoncer toute forme d’oppression et de discrimination. Nous réitérons l’importance de consulter le personnel enseignant et les organismes qui œuvrent dans ce domaine dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques, surtout lorsque celles-ci entraînent des conséquences sur les élèves. »

Nous vous invitons à en apprendre plus sur l’identité de genre en consultant :

Resources – Egale

Droits des personnes LGBTI – Canada.ca

Identité sexuelle et expression de l’identité sexuelle | Commission ontarienne des droits de la personne (ohrc.on.ca)

Position de FrancoQueer contre la montée de la violence et de l’intolérance visant les jeunes 2SLGBTQIA+ (yapla.com)

Nouveau site Web et site sécurisé pour les membres de l’AEFO

Pour cette nouvelle année 2024, l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) fait peau neuve en vous dévoilant des outils de communication renouvelés et dynamiques qui sauront, nous l’espérons, susciter votre intérêt et votre engagement!

Complètement redessinés, le nouveau site Web et le site sécurisé pour les membres de l’AEFO se démarquent par leur navigation simplifiée, de l’information plus facile à trouver et un design modernisé pour les rendre plus engageants. Vous cherchez votre convention collective? Vous avez besoin d’un conseil ou d’un appui de votre syndicat? En quelques clics, vous saurez trouver les réponses à vos questions.

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Une infolettre renouvelée

L’infolettre dédiée aux membres (anciennement Info AEFO) s’appelle désormais En bref. Ce titre de publication, bien connu pour l’association, existe depuis 1977. En bref sera dorénavant votre publication hebdomadaire de choix pour rester informée et informé des dernières nouvelles concernant votre syndicat et pour prendre connaissance d’une foule d’informations qui vous seront utiles dans le cadre de votre travail. Surveillez vos courriels pour lire très prochainement votre En bref.

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